La journée commence avec l'introduction de Mune par ses réalisateurs très enthousiastes Benoît Philippon et Alexandre Heboyan. Une gestation de 7 ans et quelques 400 collaborateurs sur le projet, ce n'est pas une sinécure ! Le résultat est très bon, l'animation et le graphisme sont au niveau des grosses machines Hollywoodiennes. Les influences sont nombreuses, on fêtera par exemple le grand retour des boules de suies de Totoro / Chihiro dans un nouveau rôle. Le récit est des plus classiques, il s'agit clairement d'un conte de fée destiné aux plus jeunes sans double lecture pour leurs parents. Cela dit, je pense sincèrement que le film peut rencontrer son public et plaire à tout âge tant ses qualités sont nombreuses. Pourvu que la distribution du film cet automne tienne la route !

Phantom Boy est également un film Français issu de Folimage réalisé par Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol. Un duo que j'apprécie depuis Un Couteau dans les Fourchettes et qui a déjà réalisé le long métrage Une Vie de Chat. Le film ne se prend pas trop au sérieux en reprenant certains codes du film d'espionnage et un grand méchant à la James Bond dont l'origine ne sera jamais connue -- mais qui s'en soucie ? La bad attitude du méchant en question est systématiquement désamorcée par une réplique malheureuse ou une gaffe de ses lieutenants bêtes à souhait. Les enjeux de l'histoire s'en trouvent un peu affaiblis, mais j'ai passé un très bon moment en compagnie de ce héros de 11 ans.

Un bémol : ces deux films français sortent le même jour (14 octobre). Sachant que Tout en Haut du Monde et Avril et le Monde Truqué sortent également en octobre / novembre, cela fait beaucoup de films d'animation Français en compétition et cela pourrait se ressentir sur leur box office. Dommage !

Dans les courts enfin, mon préféré du jour est sans conteste Dissonance qui raconte la vie solitaire d'un musicien perdu dans son monde musical sphérique. Des éclats de réalité vont le ramener sur terre et il devra se confronter à son ex-femme et à sa fille. On est jamais loin de l’abîme et l'impression de dérèglement est très bien rendue. Ajoutons une bande son hypnotique à souhait et on a là du très bon !

J'attendais un peu plus de The Night of the Naporitan, court absurde comme les Japonais savent si bien les faire. Le début laisse présager du meilleur mais le comique de répétition et la chute m'ont laissé une impression d'inachevé. Dommage...