De Naoko Yamada.

Au début de l'histoire, Shoya Ishida est un écolier normal, un peu casse-cou sur les bords et un (peu trop) sûr de lui. Lorsque Shoko Nishimiya, une fillette sourde, rejoint sa classe en cours d'année, Ishida et ses amis sont intrigués. La curiosité devient assez vite cruauté et Ishida harcèle Nishimiya jusqu'au point de rupture. Nishimiya quitte l'école, Ishida est désigné comme seul responsable et ses amis, qui étaient loin d'être des anges, l'abandonnent à son tour. De harceleur, Ishida devient harcelé.

Des années plus tard, Ishida est devenu un lycéen asocial et solitaire. Il n'a pas d'amis, pas de perspective d'avenir et tente même de se suicider du haut d'un pont après s'être brièvement excusé auprès de Nishimiya. Se reprenant, il prend le chemin de la rédemption et décide de tout faire pour améliorer la vie de Nishimiya et lui faire reprendre confiance en elle.

Un tel scénario aurait facilement pu devenir amoral et/ou cliché à l'extrême, mais ce n'est pas du tout le cas ici. Le handicap et la violence sont montrés sans condescendance ni enjolivures, ce qui est tout à l'honneur de la jeune réalisatrice. J'espère que ce long métrage marque le début d'une grande carrière !

Le film est visuellement très réussi et l'animation est impeccable, la musique est subtile et tout en retenue comme le récit. Un gros défaut cependant : le rythme est très irrégulier, parfois lent au point de marquer l'arrêt pour ensuite lancer une ellipse extra large. La grand-mère par exemple -- non, la grand-mère n'est pas une ellipse, mais son histoire est un peu, disons, elliptique. L'explication se trouve peut-être dans le fait qu'il s'agit d'une adaptation d'un manga assez long et il fallait donc réussir à résumer sans trahir une intrigue psychologiquement complexe.