Anim'Annecy - Annecy 2002Blog personnel consacré au Festival International du Film d'Animation d'Annecy depuis 19992023-07-11T16:15:49+02:00Cèbeurn:md5:388f793db77fa5c853caae569010b775DotclearPalmarès Annecy 2002urn:md5:bb5c8acf0e66c7b1d3be583ffb51fb9c2002-06-09T23:52:00+02:002012-06-17T14:29:49+02:00CèbeAnnecy 2002 <p><strong>Dimanche, 16h30</strong>. Ma vingtième séance.
Soit plus de trente heures de programmes dans la semaine! Irréel.
Et j'en demande encore! Le sevrage va être difficile...
Cette année 2002 a été de loin supérieure
à 2001: meilleurs programmes, meilleure organisation.
L'annualisation du festival semble enfin digérée
et je pressens le meilleur pour l'année prochaine!</p>
<p>Pour l'heure, nous assistons à une sélection des
titres TV et de commande primés cette année. Comme
j'ai tout vu dans cette catégorie, je vais me contenter d'énumérer
chronologiquement les lauréats:</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6pj8.jpg" alt="WarGame" title="WarGame" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6pj9.jpg" alt="Tartaruga" title="Tartaruga" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j4.jpg" alt="Hamilton Mattress" title="Hamilton Mattress" />
<p><strong>WarGame </strong>(GB) - Prix pour un spécial TV <br />
<strong>Tartaruga </strong>(Brésil) - Prix du film publicitaire <br />
<strong>Samurai Jack </strong>(USA) - Prix spécial pour une série
TV <br />
<strong>British Animation Awards 2002</strong> (GB) - Prix de la meilleure
séquence animée <br />
<strong>Hamilton Mattress</strong> (GB) - Grand Prix TV Annecy 2002 </p>
<p>Comme chaque année, chacun était allé de son
petit pronostic pour la finale - point de surprise, nos films préférés
ont tous passé la ligne d'arrivée. Dans les non diffusés,
faute de temps:</p>
<p><strong>Yoko! Jakamoto! Toto! "The Fly" </strong>(GB) - Prix pour
un pilote de série ou de spécial TV <br />
<strong>Timoon and the Narwhal </strong>(Russie, Canada, GB) - Mention spéciale
<br />
<strong>Tom's Toilet Triumph </strong>(Australie) - Prix du film éducatif
</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j2.jpg" alt="Yoko! Jakamoto! Toto!" title="Yoko! Jakamoto! Toto!" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3j6.jpg" alt="Timoon and the Narwhal" title="Timoon and the Narwhal" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6pja.jpg" alt="Tom's Toilet Triumph" title="Tom's Toilet Triumph" />
<p>Après une courte pause, il est temps de replonger dans notre
salle obscure pour revoir avec plaisir le magnifique</p>
<p><strong>Mari Iyagi </strong>(Corée du Sud) - Grand Prix Long Métrage
Annecy 2002 </p>
<p>qui vient confirmer que l'animation coréenne est en grande
forme et sera prépondérante dans les années
à venir. Si les productions futures sont du même acabit,
les ténors du milieu n'ont qu'à bien se tenir!</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day2j1.jpg" alt="Mari Iyagi" title="Mari Iyagi" />
<p><strong>21h00</strong>. C'est la dernière séance. Je rentre
une ultime fois dans le théâtre pour, je l'espère,
découvrir des merveilles qui m'auraient échappé.
Ceux que j'avais vu, dans l'ordre:</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day4j5.jpg" alt="Histoire de Cesaria" title="Histoire de Cesaria" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6pjb.jpg" alt="Flux" title="Flux" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6pjc.jpg" alt="La Funambula" title="La Funambula" />
<p><strong>Histoire de Cesaria</strong> (France) - Prix spécial du jury
pour un film étudiant <br />
<strong>Flux</strong> (Canada) - Mention spéciale pour un court métrage
et prix Fipresci <br />
<strong>Tornehekken</strong> (Norvège) - Prix Unicef <br />
<strong>La Funambula</strong> (Italie) - Mention spéciale pour un court
métrage <br />
<strong>Bookashky</strong> (Russie) - Prix du public pour un court métrage
<br />
<strong>Barcode </strong>(Pays-Bas) - Grand Prix Court Métrage Annecy
2002 </p>
<p>Les non diffusés ce soir:<br />
<strong>Looking for Horses</strong> (Australie) - Mention spéciale
pour un court métrage <br />
<strong>Le Papillon</strong> (France) - Prix du jury Junior pour un court
métrage <br />
<strong>The Crossing Guard</strong> (USA) - Prix du jury Junior pour un film
étudiant</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3j9.jpg" alt="Looking for Horses" title="Looking for Horses" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j1.jpg" alt="Le Papillon" title="Le Papillon" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6pjd.jpg" alt="The Crossing Guard" title="The Crossing Guard" />
<p>Et enfin, ceux que j'ai découvert:<br />
<br />
<strong>Qui veut du pâté de foie? </strong>(France) - Mention
spéciale du film étudiant <br />
Histoire de dégoût d'un enfant pour la nourriture.
Quand on en connaît les raisons, on peut comprendre pourquoi
un gamin peut rester fluet dans une famille obèse.</p>
<p><strong><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6pj1.jpg" height="100" alt="Shh" title="Shh" />Shh</strong>
(Australie) - Mention spéciale Fipresci <br />
Vous êtes-vous jamais interrogé sur la fureur du cri
d'un nouveau né? Ce n'est pas la fureur de vivre en tout
cas! Non, plutôt un cri d'angoisse face à ce portrait
au vitriol de la société d'aujourd'hui... Le graphisme
enfantin et l'animation plutôt sommaire sont largement compensés
par un humour très, très noir. </p>
<p><strong>Roof Sex</strong> (USA) - Prix Jean-Luc Xiberras de la première
oeuvre <br />
Sans paroles mais néanmoins explicite. Quand les fauteuils
copulent, ils peuvent être sûrs d'y laisser des plumes...</p>
<p><strong><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6pj7.jpg" alt="Das Rad" title="Das Rad" />Das Rad </strong>(Allemagne) - Prix du meilleur film étudiant <br />
Mon préféré! Deux rochers traversent tranquillement
les âges et assistent à l'apparition, l'apogée
et la disparition de l'humanité. Le temps s'écoule
à leur vitesse, si bien qu'un million d'années se
déroulent sous nos yeux en dix minutes. En plus, c'est pessimiste
comme j'aime!</p>
<p><strong><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6pj6.jpg" alt="Road Movies" title="Road Movies" />Home
Road Movies</strong> (GB) - Prix spécial du jury pour un court
métrage <br />
Un père un peu dépassé par la vie de famille
s'imagine pouvoir maintenir une certaine cohésion grâce
à sa voiture. Mais les années passent, et à
l'image de sa voiture rouillée et obsolète, le vieil
homme disparaît peu à peu. Ca fait froid dans le dos...</p>
<p><strong>Dimanche, 23h00</strong>. C'est fini! Déjà une certaine
nostalgie envahit les lieux comme les rares festivaliers restants
se dispersent doucement. Il ne me reste plus qu'à faire de
même. Je quitte Bonlieu avec un pincement au coeur et regagne
mes pénates. Demain, boulot. Pff, ce sera nettement moins
drôle... </p>Spicy Animationurn:md5:93008861fb9cec425c5196ffbd5414fb2002-06-08T23:59:00+02:002012-06-17T14:26:41+02:00CèbeAnnecy 2002 <p><strong>Samedi 8 juin 2002</strong>, 12h30. Nous venons d'assister au dernier
programme en compétition. La semaine sera passée comme
un souffle, sans rien qui puisse la retenir. Déjà,
des souvenirs...</p>
<h2>La Mémé et le Bébé (ETU1)</h2>
<p>Trêve de nostalgie, passons aux choses sérieuses en
inspectant le menu du jour: le Supinfocom <strong>Si je t'attrape</strong>
est une beauté en trois dimensions. Beauté malheureusement
sans caractère: on semble retomber dans le travers de la
technique sans âme que j'ai déjà évoqué
de nombreuses fois en ces lignes les années précédentes.
Tiens, ça n'a rien à voir mais j'ai totalement oublié
d'évoquer le générique du jour: des nains préparent
un court métrage dans une boîte à jouets. C'est
mignon mais un peu plat, ce qui explique sans doute que je n'en
ai pas parlé en premier lieu.</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6j2.jpg" alt="Si je t'attrape" title="Si je t'attrape" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6j3.jpg" alt="A short film" title="A short film" />
<p>Sautons quelques hors d'oeuvre pour passer sur <strong>A short film</strong>,
un film brittannique drôle et référentiel, réalisé
en hommage à l'animation japonaise. Tiens, j'ai déjà
lu ça quelque part... Y'aurait-il un phénonème
nouveau? Verra-t-on apparaître d'autres courts métrages
dans le genre? Cela semble être en effet une tendance...</p>
<p><strong>La Mémé et le Bébé </strong>accentue
les points communs entre ces deux êtres, l'un à l'aube
de son existence et l'autre à son crépuscule. L'un
boit son biberon tandis que l'autre mange sa purée à
la paille. Point de sentiments graves, plutôt une certaine
drôlerie et un peu de tendresse. Je m'attendais il est vrai
à quelque chose de plus amusant, mais il reste un divertissement
sympathique.</p>
<p>Accélérons la lecture! <strong>Giant Steps </strong>est un
clip basé sur le morceau idoine de John Coltrane. <strong>If Only</strong>
rappelle que l'eau courante est une chance que d'autres n'ont pas.
<strong>The Guidman of Ballengeich </strong>raconte une histoire écossaise.
L'originalité réside dans la réalisation, confiée
à des enfants d'école primaire. <strong>Kuvastin</strong> fait
quant à lui penser à Elephant Man dans le thème
mais pas dans le traitement. Cela demeure fortement étrange.</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6j4.jpg" alt="La mémé et le bébé" title="La mémé et le bébé" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6j5.jpg" alt="Les Enfants du Miel" title="Les Enfants du Miel" />
<p>Ralentissons pour <strong>Les Enfants du Miel</strong>, à priori relativement
inoffensif quand un lapin tente de voler du miel aux abeilles. Oui,
mais rien à voir avec du Winnie l'Ourson. Par le traitement
graphique (teints sépia, marionnettes) et le surréalisme
de la mise en scène, une certaine angoisse est instillée
et fait son chemin.</p>
<p><strong>Prasavci</strong> n'a d'autre ambition que de nous distraire, ce
qui n'est déjà pas si mal. Pari réussi: on
aime forcément cette famille sympathique de mammifères
qui doivent coexister dans un monde de dinosaures. Mais quelle est
cette lueur orange et étrange qui envahit le ciel?</p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6j1.jpg" alt="Tauro" title="Tauro" />Une
petite merveille d'invention se pointe ensuite à l'écran.
<strong>Tauro</strong> relate l'histoire de la relation étrange que
l'homme entretient avec le taureau. La représentation de
l'animal à l'écran suit l'art pictural: de simple
peinture rupestre jusqu'aux couleurs de la renaissance. Un seul
regret: c'est trop court!</p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day6j6.jpg" alt="Insight" title="Insight" />Enfin,
<strong>Insight</strong> nous conte comment un troglodyte enfermé dans
un monde monochrome découvre la lumière du jour, ennemie
mortelle puis guide salvatrice. Le traitement des couleurs (nuances
de gris remplacées sur la fin par des tons chauds et éclatants)
nous donne à nous aussi l'impression de découvrir
l'arc-en-ciel. Joli!</p>
<h2>Spicy Animation</h2>
<p>22h30. Le festival touche à sa fin et plus aucun programme
n'est proposé. En sortant de ce fameux restaurant de brochettes
à volonté, la question se pose: qu'est-ce qu'on fait
maintenant? il est trop tard pour assister à une retransmission
de la cérémonie de clotûre. Il pleut, alors
on oublie le Pâquier. Je crains le pire, car il y a bien une
dernière séance, anecdotiquement évoquée
dans le quotidien du festival. C'est à propos d'animation
épicée... j'abdique.</p>
<p>Toute discipline a un côté sombre, rarement évoqué
mais toujours présent. Le dessin animé cache des moeurs
pas très cathodiques: de l'érotisme soft au porno
hard-core, ce programme peu recommandable aux moins de dix-huit
ans récapitule le sexe animé. On s'en doute, y'aura
pas de Disney ce soir. Sûrement pas. Des barbies dévergondées,
par contre, oui.</p>
<p>Seuls deux court-métrages trouvent grâce à
mes yeux: <strong>Amour de gare</strong>, métrage de fin d'études
original qui compile toutes les bédés érotiques
à bas prix que l'on peut trouver... dans les gares! Drôle
sans être vulgaire, le film démonte soigneusement les
poncifs du genre. <strong>Der Shlangemann </strong>est à l'opposé
tellement il est horrible. Il est à peu près certain
que Ken n'a pas de problème de prostate; l'animation de poupée
barbie: une nouvelle tendance!</p>
<p>Toutes les techniques et toutes les qualités d'animation
se retrouvent dans cette sélection de court-métrages
relativement récents (le plus vieux date je crois de 1996),
preuve que cette catégorie, si elle est marginale, se renouvelle
bel et bien. Peut-être que le salut de l'industrie du X viendra
un jour de l'animation?</p>
<p><strong>Dimanche</strong>, 00h30. Nous voilà enfin sortis d'affaire!
Un pénible et inutile court métrage de vingt minutes
a cloturé la séance. La fatigue l'a emporté
au milieu du programme, et peu de signaux atteignent encore mon
cerveau embrumé. Pourtant, j'apprends que Barcode a remporté
le grand prix. Incrédulité, consternation: le jury
pourtant respectable (Wendy Tilby, Pete Docter, Michaël Dudok
de Wit) a choisi de récompenser une jolie pièce de
technique dépourvue de toute âme. Etrange... Je finis
par mettre la main sur le dernier journal. Comme d'habitude, le
meilleur comme le pire se côtoient au palmarès. Faut-il
vraiment plaire à tous?</p>Le Voyage de Chihirourn:md5:d65b11dfd6d93d2e4d3ed215eefa307d2002-06-07T23:17:00+02:002012-06-17T14:25:59+02:00CèbeAnnecy 2002 <p><strong>Vendredi</strong>. Pas le temps de souffler: la journée s'annonce
riche avec quatre programmes à voir d'après ma petite
liste. Je fais la queue, comme d'habitude, pour récupérer
les places. Je patiente... Après tout, pour une somme finalement
modique, j'ai accès à toutes les séances à
condition de me lever suffisamment tôt. Pas un souci pour
moi!</p>
<p>Pour commencer, un rappel de <strong>Metropolis</strong> au théâtre.
Le film se prête volontiers à une seconde vision et
de toute façon, il n'y a rien d'autre d'intéressant
ce matin. Constatation: le théâtre est définitivement
une salle parfaite pour le cinéma: bonne accoustique, bonne
sonorisation et une image parfaite. En plus, les techniciens n'hésitent
pas à pousser les watts et franchement, ça dégage!
Dans un crescendo visuel et sonore, <strong>Metropolis</strong> nous livre
ce qu'il a de meilleur et l'apocalypse promise par le scénariste
Otomo prend toutes ses dimensions! (Et la musique! Ahhh... La musique!)</p>
<h2>Molly Star-Racer (TV5)</h2>
<p><strong>Le Moine et le Papillon</strong> version Gobelins nous accueille
pour cette nouvelle série de courts destinés à
la télévision. Sans doute pas le plus original des
génériques, mais inconstestablement l'un des plus
beaux! Quelques secondes de répit, et les speakers du théâtre
annoncent <strong>Mr Bean</strong>, pour la Grande Bretagne. Comme la série
tout pareil: je n'ai pas du tout accroché: je ne vois pas
grand intérêt à remontrer en animation les sketches
'live' de Rowan Atkinson. Il y en a qui aiment...</p>
<p><strong><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day5j2.jpg" alt="Paghaï" title="Paghaï" />Paghaï</strong>,
pour la France. Série très colorée et très
rythmée, inspirée sans nul doute d'un jeu vidéo
célèbre: les Paghaï vivent sur une île
qui sert de laboratoire aux dieux. Pourtant, plus que l'histoire,
c'est la voix du narrateur qui a frappé mon esprit. Le grand
Jean Topar, inconnu célèbre, est de la partie. Le
prologue des Cités d'Or, Zeus dans Ulysse 31, c'est lui.
Pas des petites références, n'est-ce pas?</p>
<p><strong><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day5j3.jpg" alt="Molly
Star Racer" title="Molly
Star Racer" />Molly
Star Racer</strong>, toujours pour la France, aurait pu être japonais
tant il emprunte à la japanime. D'ailleurs, le générique
est chanté dans cette langue. Evidemment, les amateurs (dont
je fais partie, je ne me vois pas prétendre le contraire)
sont aux anges. Quand aux autres, ils n'auront sans doute pas accroché
à cet hommage un poil trop sérieux.</p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day5j5.jpg" alt="Hyrdinden" title="Hyrdinden" />Le CTTI
du jour est <strong>Hyrdinden</strong>. Passablement ennuyeux quoique très
bien réalisé, les aventures du ramoneur et de la bergère
en porcelaine ne sont pas inoubliables, loin de là... De
même, je citerai juste <strong>Un Cadeau pour Selim</strong>, trop long
pour être honnête, et <strong>Cosmic Cowboys</strong>. Tous deux
français, tous deux moyens. </p>
<p><strong><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day5j4.jpg" alt="Let's
Get Ready to Rumba" title="Let's
Get Ready to Rumba" />Let's
Get Ready to Rumba</strong> est un épisode des PJs, série
qui passe sur le cable français. L'humour noir (err, pas
le noir de Franquin. Plutôt à la Cosby Show, s'entend.
Enfin, le Cosby Show c'est has been, mais vous voyez ce que je veux
dire!) passe très bien sous forme animée. Aujourd'hui,
l'acariâtre Miss Avery apprend la dance à Thurgood
dans l'optique d'un concours, ce que sa femme aprécie somme
toute moyennement. Ca va swinger!</p>
<h2>Le Voyage de Chihiro</h2>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day5j6.jpg" alt="Le Voyage de Chihiro" title="Le Voyage de Chihiro" />Alors
d'accord, j'ai déjà fait les éloges du <strong>Voyage
de Chihiro</strong> une fois, et je ne me répèterai pas.
Mais quand même, un petit rappel ne fait pas de mal! Il a
fallu feinter pour entrer dans la salle. Si nous étions sortis
de la séance précédente pour refaire la queue,
nous n'aurions jamais pu assister à celle-ci car la salle
fut comble. Je ne suis pas le seul à vouloir m'immerger à
nouveau dans le monde des esprits. C'est l'effet <strong>Totoro</strong>!
Serge fait même une courte apparition pour rappeler que le
film n'est sorti qu'au Japon et en France, chanceux que nous sommes,
et que le festival ne pourrait passer à côté
d'un film des studios Ghibli. Vrai! Si ma mémoire ne me fait
pas défaut, <strong>Totoro </strong>et <strong>Pompoko</strong> ont même
reçu le grand prix en leur temps...</p>
<p>Le générique de fin défile déjà
sous les applaudissements triomphants du public. Je ne sais pas
pourquoi, mais je ressens une certaine fierté durant ce moment
privilégié. J'espère ne jamais me lasser de
cette expérience!</p>
<h2>The Cheese Shop (CM5)</h2>
<p>Les courts métrages commencent en fanfare avec le bizarrissime
<strong>Weitzenbergi Tänav</strong>, où quand une mouche perturbe
une morne vie de couple. Les réactions se cascadent, jusqu'à
ce qu'un tueur en série s'en mêle. Cette oeuvre estonienne
me rappelle assez fortement <strong>Le Couteau dans les fourchettes</strong>
pour son ambiance et son graphisme. Ma préférence
reste bien sûr pour ce dernier.</p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day5j7.jpg" alt="The Cheese Shop" title="TheCheese Shop" />Après
une pause kaléidoscopique, <strong>The Cheese Shop</strong> fait furieusement
penser à un sketch des Monthy Python: comme par hasard, John
Cleese et Michael Palin apparaissent au générique.
Il est parfois difficile d'acheter du fromage dans une crémerie.
Si, si! Cela dit, il manque le mordant de la fine équipe.</p>
<p>Les japonais sont parfois là où on les attend pas,
et c'est le cas pour <strong>Bustaman</strong>, entièrement réalisé
en pâtes à modeler: spaghetti, coquillettes, nouilles
et macaroni font des héroïnes bien inhabituelles. Appétissant!</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day5j8.jpg" alt="Bustaman" title="Bustaman" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day5j9.jpg" alt="Dog" title="Dog" />
<p>Le prix du film le plus glauque revient sans nul doute à
<strong>Dog</strong>. Un petit garçon a perdu sa mère et vit
désormais seul avec son père, qui l'évite.
Il trompe sa tristesse grâce à son chien. Mais il est
vieux et il agonise. Ne vaudrait-il pas mieux abréger ses
souffrances? J'en ai encore froid dans le dos.</p>
<p><strong><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day5j1.jpg" alt="Bookashky" title="Bookashky" />Bookashky
</strong>raconte la vie de sympathiques insectes (j'ai mal rien qu'à
écrire ça) qui veulent quitter une cuisine hostile
pour le vaste monde. C'est avec un véritable challenge, vu
les moyens du bord. Mais des bestioles extraterrestres débarquent
et semblent venir en paix. C'est drôle, c'est bien emmené.</p>
<p> Le <strong>Racism </strong>est un nouveau produit pour l'Irlande, proposé
par le biais du téléachat. Raisonnant par l'absurde,
l'auteur ridiculise ce concept malheureusement universel. Rien à
voir avec <strong>Justice Runners</strong>, où une course fantaisiste
de trains fait rage. Curieux mais pas mal...</p>
<p>Le malaise de <strong>Dog</strong> se prolonge sous une autre forme dans
<strong>The Hunger Artist</strong>, qui présente la vie d'un homme
oublié par tous, autrefois célèbre dans un
art morbide consistant à s'affamer pendant quarante jours.
Vous savez quoi? Il meurt à la fin.</p>L'Hôtel du Phare - War Game - Panique au Villageurn:md5:d8177cf3992a9ae00e8f676aae4585402002-06-06T23:58:00+02:002012-06-16T20:36:42+02:00CèbeAnnecy 2002 <p><strong>Jeudi</strong>. Une journée 'normale' comprend trois séances:
c'est déjà beaucoup pour un être humain normalement
constitué. Avec un peu d'habitude, cependant, on peut s'en
tirer sans trop de dommages! Une fois, juste pour voir, j'essaierai
d'assister aux six séances de la journée...</p>
<h2>L'Hôtel du Phare (ETU4)</h2>
<p>La catégorie des films d'école est l'une des plus
intéressantes qui soit. La maîtrise technique et/ou
de la narration ne sont certes pas toujours au rendez-vous, mais
quelques perles se démarquent généralement
de ce vivier de futurs talents. <strong>L'Hôtel du phare </strong>est
un bon exemple. La reconversion difficile d'un gardien de phare
est le prétexte choisi pour exprimer une certaine nostalgie.
Les couleurs et l'ambiance choisies sont très proches de
<strong>La Cité des Enfants Perdus</strong>. Dommage que des longueurs
se fassent sentir durant la projection. <strong>Katariina </strong>n'a pas
d'autre ambition que de nous divertir en nous proposant une danse
de mariage endiablée. A l'inverse, il émane de <strong>Jimmy</strong>
une grande tristesse quand une enfant meurt accidentellement sous
les yeux de son camarade. Je ne sais plus si je l'ai déjà
dit (ou plutôt écrit), mais les films allemands sont
vraiment terribles cette année. Ils surclassent les autres
productions de l'Europe de l'Est. Malaise réel ou hasard
de la sélection?</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day4j4.jpg" alt="L'Hôtel du Phare" title="L'Hôtel du Phare" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day4j8.jpg" alt="Jimmy" title="Jimmy" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day4j3.jpg" alt="Vera" title="Vera" />
<p><strong>Vera</strong> raconte l'histoire d'un serial killer. Classique mais
efficace. <strong>Mouse</strong> critique ouvertement l'effet de mode en prenant
pour exemple les animaux de compagnie exotiques (une souris n'a
rien d'extraordinaire comparée à un chameau. Si ce
n'est pas un argument scientifique irréfutable, ça...).
<strong>Cesaria</strong>, ou les complexes d'une vendeuse de marché
à propos de son corps. Et si sa chair était à
vendre? Elle reprendra pourtant du poil de la bête. <strong>La
révolte des haricots rouges</strong> constitue la touche d'humour
de cette sélection très hétéroclite.
Comme son nom l'indique, un haricot vindicateur s'en prend à
l'homme qui les a mis en boîte! <strong>White Oak</strong> est un conte
résolument écologique, mais pas si conte que ça
car la nature perd à la fin. <strong>Atomnia </strong>est très
beau mais très, très long. Sous couvert de dénoncer
le cimetière de sous-marins russes, véritable bombe
à retardement, ce Supinfocom fait montre d'un rendu technique
impeccable. Mais il manque quelque chose pour nous intéresser,
pauvres spectateurs pris en otage d'un scenario minimaliste.</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day4j9.jpg" alt="Mouse" title="Mouse" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day4j5.jpg" alt="Histoire de Cesaria" title="Histoire de Cesaria" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day4j2.jpg" alt="Antipoden" title="Antipoden" />
<p><strong>Antipoden</strong> est à coup sûr un grand moment de
loufoquerie. Les querelles de voisinage trouvent une nouvelle dimension
lorsque l'on vit en deux dimensions et que le monde se retourne
littéralement toutes les douze heures: mieux vaut avoir une
bonne synchro pour ne pas finir happé par la pesanteur! La
religion en prend un grand coup quand le couple mormon (?) austère
de <strong>Fright Ride</strong> fait un tour de train fantôme. Peu impressionné
par les figures classiques de l'épouvante, leur sentiment
change quand apparaissent les horreurs du passé: l'inquisition,
la colonisation destructrice, la lutte de pouvoir de l'Eglise -
bref, c'est sanglant! Et nos deux croyants en redemandent...</p>
<h2>War Game (TV4)</h2>
<p>La pub indienne est à l'honneur! Elle vante les mérites
de croquettes pour chiens sous fond d'exotisme oriental. Cette introduction
dépaysante fait rapidement place à <strong>Leunig</strong>,
vision très singulière de notre monde. Sont exposés,
entre autres, les concepts quotidiens du temps qui passe, du réveil
difficile et cerise sur le gâteau, de la démocratie.
Pour l'auteur, il est évident que chaque voix compte, car
un bulletin une fois incinéré peut fournir de l'énergie
à la lampe des WC pendant un jour. Soyez civiques!</p>
<p>La palme du pire revient à <strong>Toco y me voy</strong>. Proprement
insupportable. Esthétique et stylé, <strong>Back to Eptar</strong>
est une série italienne d'heroic fantasy. Cependant, comme
d'habitude, il est difficile de jauger une oeuvre sur un seul film
annonce.</p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day4j6.jpg" alt="2DTV" title="2DTV" /><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day4j7.jpg" alt="Leunig" title="Leunig" />Si
<strong>Leunig</strong> proposait une vision douce amère de la société,
<strong>2DTV</strong> fait une peinture au vitriol de l'actualité.
Pas toujours subtil mais facilement défouloir, on y apprend
que Godzilla a marché sur Kaboul et que Sharon et Arafat
refont le monde autour d'un verre mais ne veulent pas s'entendre.</p>
<p>Je n'ai pas grand chose à dire sur <strong>Tony & Maria </strong>(le
grand retour, voir festival 2000), <strong>Agrippine </strong>(pour ma part,
je n'ai jamais accroché) et <strong>Youri </strong>(sympathique mais
destiné aux plus jeunes). Passons au moyen métrage
d'aujourd'hui: <strong>War Game</strong>, qui romance l'histoire vraie d'un
match de football entre allemands et anglais qui a lieu durant la
nuit de Noël 1914 au milieu des tranchées. Hésitant
souvent entre le tragique et le comique, le dessin animé
distille toutefois une tristesse communicative. La guerre est un
jeu mortel, où l'individualité est sacrifiée
sans remord.</p>
<h2>Carte Blanche à Wendy Tilby / Panique au Village !</h2>
<p>Nous avons l'honneur de rencontrer l'auteur de <strong>When the Day
Breaks</strong> (Grand Prix 1999) accompagnée de Serge Bromberg.
Wendy nous explique qu'elle a concocté ce programme en recherchant
dans différents registres, différents humours qui
l'ont fait simplement sourire ou rire aux éclats. Avec <strong>Panique
au Village </strong>(Grand Prix 2001), on peut s'attendre à être
dans la dernière catégorie. Les petits soldats et
autres figurines vivent des aventures trépidantes, pas toujours
réservées aux plus jeunes... même si l'humour
reste bon enfant. Délire classé sans suite, <strong>Panique
au Village </strong>a tellement plu qu'il est devenu une série
TV. Si, si! Nous avons la primeur de trois nouveaux épisodes
(la visite de la ferme, la pierre extraterrestre polymorphe, le
sofa-jacuzzi-bar) drôles certes, mais pas à la hauteur
du pilote qui est vraiment à pleurer de rire. Enfin, c'est
mon cas!</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day4j1.jpg" alt="Panique au Village" title="Panique au Village" />
<p>Avec des zygomatiques déjà bien exercées,
la suite du programme passe très bien. <strong>Village of Idiots
</strong>et <strong>Flying Nansen</strong> ont déjà été
diffusés et primés lors de festivals précédents.
<strong>Great Toy Robbery </strong>est un vieux dessin animé canadien
assez drôle avec un cowboy poule mouillée et des malfaiteurs
retombés en enfance. <strong>Favorite Things That I Love</strong> explore
les facettes animées et colorées du kitsch intergalactique.
<strong>Special Delivery</strong> nous informe qu'il vaut mieux déneiger
son perron pour ne pas avoir d'homicide involontaire sur la conscience.
Cela dit, avec un peu d'imagination on peut s'en sortir. Il faut
juste s'attendre à changer de vie.</p>
<p><strong>Primiti too taa</strong> est le seul court métrage d'animation
en machine à écrire. Des séquences de syllabes
issues d'un poème sonore sont dites et retranscrites à
l'écran en lettres d'imprimerie. Je ne sais pas quel est
le but premier, mais placé dans notre contexte, c'est très
drôle! Moi, si j'étais bébé, je ferais
de l'art primitif... Leeeeeeee.</p>
<p>Dernier mais pas perdu, <strong>The Wrong Trousers </strong> est un grand
classique de l'animation signé Aardman, où l'on retrouve
Wallace et Gromit aux prises avec un pingouin démoniaque.
Nick Park exploite à merveille tous les ressorts classiques
du cartoon dans cette animation pâte à modeler irréprochable.
Sans doute le meilleur Wallace et Gromit à ce jour...</p>
<p>Ouf, la journée se termine plus tôt aujourd'hui car
nous avons prévu un petit restaurant péruvien qui
s'annonce plutôt bien. A demain, pour de nouvelles aventures!</p>Barcode - Metropolisurn:md5:271af4c32655fb151880b6e305cefd742002-06-05T21:48:00+02:002012-06-16T14:56:56+02:00CèbeAnnecy 2002 <p><strong>Mercredi</strong>, 8h45. Il faut parfois faire quelques sacrifices
sur l'autel du sommeil pour être un festivalier accompli.
Voire faire la queue à neuf heures moins le quart pour récupérer
les billets de la journée: bien que nous ayons théoriquement
un accès illimité à toutes les séances,
il nous faut néanmoins récupérer les contremarques
d'entrée jour après jour. Parfois, certaines séances
sont plus prisées que d'autres, et le manque de places se
fait sentir. Mmm, il y a eu une grosse publicité autour de
<strong>Metropolis</strong>, et il n'y a que deux représentations.
Se pourrait-il qu'il y ait du monde?</p>
<h2>Bip & Bap (TV3)</h2>
<p>Très funky, très seventies, le générique
d'aujourd'hui fait place au porte à porte dans l'espace!
On passe rapidement aux choses sérieuses avec <strong>The Adventures
of Bip & Bap</strong>, l'un des rares métrages japonais de
cette année. L'histoire est hyper classique, on peut y voir
un hommage ou plus carrément un plagiat de la série
animée de Sherlock Holmes. Le vilain charismatique et faussement
génial flanqué de deux abrutis plus bêtes que
méchants, le détective futé et l'assistant
toujours partant; c'est dans la technique qu'il y a du neuf, car
les personnages sont des éléments découpés
et scannés intégrés à une réalisation
3D. Intéressant, mais pas inoubliable.</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3j2.jpg" alt="Cosmos 2002" title="Cosmos 2002" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3j6.jpg" alt="Timoon and the Narwhal" title="Timoon and the Narwhal" />
<p><strong>Timoon and the Narwhal </strong>est le conte animé du jour,
qui met en images une légende esquimau où un garçon
aveugle suit sa tante dans une tempête de neige. Cette aventure
périlleuse pourrait bien porter ses fruits, et, avec l'arrivée
du printemps, changer la vie du petit Timoon. La technique de la
peinture sur verre est toujours aussi belle, bien que l'animation
soit un peu saccadée, et l'on se laisse emporter par l'histoire.
</p>
<p>Faut-il présenter <strong>Jimmy Neutron</strong>, gamin surdoué
aux inventions surprenantes? Aujourd'hui, Jimmy se dispute avec
une fille de sa classe qui prétend que son chien est plus
fort que le sien. Oui mais, celui de Jimmy sait imiter Dark Vador,
et pas le tien, na! </p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3j7.jpg" alt="Angelina Ballerina" title="Angelina Ballerina" /><strong>Angelina
Ballerina</strong> est destinée aux toutes petites filles et bien
que le scénario soit bien ficelé et la technique sans
faille, ça n'est pas très intéressant. Pour
les enfants plus âgés, <strong>Zoé Kézako
</strong>propose une réflexion sur l'amitié. Après
tout, nul n'est parfait et si certains défauts exaspèrent
parfois, il faut savoir faire abstraction pour toutes les qualités
qui les surclassent. </p>
<p>Le dernier programme arrive déjà, mais il dure 50
minutes et se nomme <strong>Les fils du Père Noël</strong> (je
crois qu'il y a une tradition au festival qui fait que chaque année,
en juin, on passe un conte de Noël). Les trois fils du père
Noël, donc, doivent faire leurs preuves si ils veulent un jour
remplacer leur père. Ils débarquent à Santa
Monica, où l'on découvre un fils Noël fanatique
des statistiques, un autre fêtard invétéré
et le dernier inventeur raté. La relève n'est pas
encore assurée, mais ils ont une journée entière
pour découvrir l'esprit de Noël... De facture classique,
ce moyen métrage ne remportera pas mon suffrage.</p>
<h2>1300CC (CM3)</h2>
<p>De retour au théâtre pour une séance endiablée
d'applaudissements et de cris du coeur. En plus, nous avons la chance
de voter pour le prix du public. J'espère donc que cette
sélection sera à la hauteur!</p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3j8.jpg" alt="1300CC" title="1300CC" />Les
courts métrages font toujours un peu peur. Les artistes peuvent
s'en donner à coeur joie, laissant parfois le public pantois
et occasionnellement énervé. Ou endormi, c'est selon.
Quoiqu'il en soit, <strong>1300cc</strong> est plutôt à ranger
dans la catégorie humour noir. Jugez plutôt: un motard
malcomode sorti de prison récupère la sac à
main d'une vieille dame anglaise qui se trouve être sa voisine.
Il trouve dans ce fratras de drôles de pilules. Ni une, ni
deux, notre barbu arrose le tout d'un peu de whisky et part dans
un délire cauchemardesque de mémés flingueuses
et de mobylettes à réaction. Tex Avery aurait apprécié.</p>
<p><strong>Plain Pleasures </strong>ou l'histoire d'une femme et de son voisin,
tous deux célibataires endurcis et réservés
qui se découvrent. Mais toute aventure n'a pas forcément
de happy ending et celle-là se termine en queue de poisson
car nos deux protagonistes ne veulent pas se mouiller et s'enfoncent
dans la convention... Surprise, l'auteur britannique (au féminin,
s'il vous plait) fait une courte apparition sur scène sous
nos applaudissements.</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3ja.jpg" alt="El desafio a la muerte" title="El desafio a la muerte" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3j9.jpg" alt="Looking for Horses" title="Looking for Horses" />
<p><strong>El desafio a la muerte</strong>, le défi de la mort, est un
guide de survie à l'attention des accros du mixer intégral.
Mieux vaut tout de même être un fakir expérimenté
pour avoir une chance de rester vivant après un passage à
la moulinette. Inattendu et drôle! Très différent
de <strong>Looking for Horses</strong>, à l'atmosphère étouffante.
Jugez plutôt: une famille part en vacances sur une péninsule
dépeuplée et marécageuse. Les parents se disputent,
ils vont bientôt se séparer et se désintéressent
complètement du sort de leurs deux filles. Celles-ci tentent
d'échapper à ce conflit larvé en s'adonnant
aux seules activités possibles dans ce coin d'enfer: embêter
l'acariâtre épicière et se baigner dans la boue.
La réalisation en marionnettes ajoute encore au sentiment
de malaise qui émane de l'oeuvre. Cette sensation est bientôt
balayée par <strong>Peata Ratsanik</strong>, western sauce absurde
où un cowboy a rendez-vous avec la Lune.</p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3jb.jpg" alt="Barcode" title="Barcode" />Ca
faisait longtemps qu'on avait pas eu de paroles sans histoire. <strong>Nordost</strong>
est un grand retour aux sources. Destiné avant tout aux bornes
kilométriques, les humains normaux comme nous n'y trouvont
pas notre compte. Tant qu'à faire, <strong>Barcode </strong>fait dans
la surenchère en faisant jouer la lumière sur des
tiges en métal pendant huit longues minutes. Pour les connaisseurs,
ça ressemble un peu à un plugin winamp ultra-classe.
Pure technique, pas d'émotion. Passons notre chemin.</p>
<p>Le non sens de la mort, c'est ce qui pourrait résumer l'histoire
de ce soldat qui se retrouve dans un paradis nihiliste et occupé
uniquement par une... télévision. Est-ce que ça
pourrait être pire? Oh que oui! Imaginez dans ces conditions
l'enfer et le purgatoire:<strong> 50% gray</strong>!</p>
<p><strong>Ada </strong>aurait pu être une jolie histoire (c'est en tout
cas ce à quoi je m'attendais en lisant le résumé)
mais le rythme très, trop lent m'a presque endormi. <strong>Flux</strong>,
métrage canadien au graphisme et à l'animation épouvantables,
a l'ambition de montrer le cycle de la vie dans un prisme déformé
et simplifié. C'est raté. <strong>Velky kychac</strong>, enfin,
décrit la folle épopée de deux gangsters qui
tombent sur une momie éternueuse. Ce film à l'humour
décalé aurait dû me plaire mais la séance
a été longue et éprouvante. J'ai tout de même
la présence d'esprit de voter pour l'humour caustique de
<strong>1300cc</strong>.</p>
<h2>Metropolis</h2>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3j3.jpg" alt="Metropolis" title="Metropolis" />On l'aura
attendu celui-là! Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls:
si nous sommes rentrés sans encombres, c'est la cohue dehors.
Avec une salle de 300 places, il ne faut pas s'attendre à
ce que tout le monde entre! Après quelques réorganisations
de la salle afin d'optimiser le nombre de places, le rideau s'ouvre
et le silence s'installe enfin.</p>
<p>Nous survolons une cité imposante, technologique et mégalithique
alors que retentissent les premiers cuivres d'un jazz tonitruant
façon années 30. Le ton est donné: <strong>Metropolis
</strong>se veut rétro-futuriste. Nous faisons rapidement la connaissance
de Kenichi, héros de l'histoire qui accompagne son oncle
détective. Le policier enquête sur un docteur en cybernétique
déchu qui aurait trouvé refuge dans la ville. Une
piste le conduit bientôt à une usine désaffectée
en feu. Là, Kenichi sauve Tima des flammes. Mais qui est
Tima? qu'est-elle? Un robot à l'apparence humaine. Une humaine
synthétique aux émotions véritables. Et sans
doute bien plus... A tel point que tous la recherchent. Le Duc Rouge,
dirigeant autoproclamé de la cité, qui voit en elle
une arme absolue. Le fils adoptif du duc,<i> </i>Rock, membre éminent
d'un parti fasciste anti--robotique qui tente à tout prix
de l'éliminer. Les destinées s'enchevêtrent
et se déchirent avec une seule issue possible: la révolution.</p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3j5.jpg" alt="Metropolis" title="Metropolis" />Victime
à mon sens de l'effet d'annonce, <strong>Metropolis </strong>est un
grand dessin animé mais certainement pas le chef d'oeuvre
annoncé. Les personnages manquent de charisme et d'humanité
à l'exception de Metropolis elle-même, dont l'imposante
présence écrase les destins individuels. L'intrigue
voulue peu originale parce que prétexte à la critique
d'une société déshumanisée passe au
second plan. Le message est donc bien là, sous-jacent, mais
pas assez présent.</p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day3j4.jpg" alt="Metropolis" title="Metropolis" />Il reste
un spectacle absolument grandiose et une oeuvre maîtrisée
dans ses moindre détails.Chaque scène fourmille d'animations
secondaires pour accentuer le caractère vivant de la cité.
La musique est en parfaite harmonie avec le film. Enfin, pour les
afficionados de l'animation japonaise, c'est l'occasion inoubliable
de découvrir ce que Tezuka, Rintaro et Otomo ont en commun.</p>Mari Iyagiurn:md5:6216888afbb075e9ddde734dfc961f572002-06-04T22:38:00+02:002012-06-16T14:47:18+02:00CèbeAnnecy 2002 <p><strong>Mardi</strong>. Mes aventures matinales méritent
à elles seules de remplir cette page encore presque vierge.
Pour résumer, disons que le clou rouillé enfoncé
aux trois quarts dans mon pneu avant de vtt m'a un peu refroidi.
Ça, et le fait que nous avons encore raté la séance
de 10h30. Pensons positif: il reste une demi journée de programmes,
plus qu'il n'en faut pour saturer mon esprit.</p>
<h2>Samurai Jack (TV2)</h2>
<p>A quoi s'occupait le néanderthal moyen pendant les longues
journées d'hiver? A faire de l'animation, bien sûr!
Nous découvrons monsieur groumpf, artiste de son état,
qui nous livre sa vision de la femme idéale en 12 images
par seconde et kilomètres par heure. Percutant! Petit rappel:
une séance commence toujours par le générique
lapinesque, puis par une séquence d'ouverture qui change
chaque jour. Ces petits bijoux sont réalisés par l'école
des Gobelins qui offre des formations spécialisées
dans l'animation. Nous découvrons donc les talents de demain!</p>
<p><strong>Kaput et Zösky</strong> d'après Trondheim raconte
l'histoire de deux extra-terrestres lésés du cerveau
qui cherchent à conquérir l'univers. Ils commencent
par une planète habitée par des ânes. Pas de
chance: des concepts comme l'esclavage et la violence leur échappent
complètement. Difficile alors de faire régner une
dictature... Sympathique mais pas exceptionnel aussi bien dans le
récit que dans l'animation. <strong>Le nuage bleu</strong>
insiste sur le racisme et la tolérance: il semble que ce
soit un thème phare pour les productions de cette année.
Tant mieux! Dommage que ce court rate un peu le coche en restant
très très bon enfant.</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day2j6.jpg" alt="Sitting Ducks" title="Sitting Ducks" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day2j7.jpg" alt="Capelito 'Daddy'" title="Capelito 'Daddy'" />
<p>Et si les canards avaient oublié comment voler? <strong>Sitting
Ducks </strong>est une série toute en ordinateur 3D qui explique
le dilemme de ces infortunés volatiles. <strong>Baballe </strong>est
dédié au football. Bof! je compare ça à
une sorte de <strong>South Park</strong> à la française
dont l'humour tombe à plat. Le CTTI du jour est un conte
arabe, <strong>La couronne et le sceptre</strong>, qui démontre
comment la cupidité est punie: un homme pauvre devient riche
au contact d'une civilisation étrange où les échelles
de valeurs s'inversent. Un riche marchand tente d'en profiter et
devient naturellement aussi pauvre que possible. L'animation n'est
pas phénoménale, sans doute à cause de l'utilisation
de marionnettes sans recours à l'informatique pour gommer
les imperfections. L'on suit cependant avec plaisir cette aventure.</p>
<p><strong>Jack Palmer </strong>est une adaptation ratée. En
effet, de l'humour pince-sans-rire et politique de la bande dessinée,
il ne reste rien. Dommage! <strong>Capelito 'Daddy'</strong> est
beaucoup plus réussi: destiné aux très jeunes,
il tient le pari sympathique d'intéresser les 'grands' par
le biais d'une action ininterrompue.</p>
<p>Si le nom de Genndy Tartakovski ne vous dit rien, c'est que vous
ne connaissez sans doute pas la chaîne cable et satellite
Cartoon Network. Le gaillard est l'un des piliers de la chaîne
pour avoir imaginé et réalisé <strong>Le laboratoire
de Dexter </strong>(Dextor's Laboratory) et les <strong>Super Nanas
</strong>(The Powerpuff Girls), séries délirantes
et joyeusement parodiques. Dans <strong>Samurai Jack</strong> cependant,
cette tendance s'efface pour ne subsister qu'à un second
degré. <strong>Samurai Jack </strong>assimile, décrypte
et restitue à sa manière tous les rouages du manga
dans une mise en scène réellement atypique et donc
furieusement intéressante. L'épisode d'aujourd'hui
raconte pourquoi Jack doit surclasser trois archers aveugles et
pourtant invincibles: quasiment sans dialogue, à l'animation
minimaliste mais au découpage de l'action sans faille, il
tient le pari de nous distraire et de nous faire sourire.</p>
<h2>Icebergclub (CM2)</h2>
<p>Il était prévu que nous allions randonner cet après-midi.
Le temps en a décidé autrement en déversant
des trombes d'eau sur Annecy. Ni vu ni connu, hop, je rattrape ma
séance de ce matin. Direction Décavision!</p>
<p><strong>Gömd </strong>présente le témoignage
tragique d'un enfant clandestin. L'utilisation de l'animation permet
de rester attentif au récit du petit garçon. Sérieux,
et bien réalisé. Dans la même veine, <strong>Camouflage
</strong> recueille les histoires vraies d'enfants dont les parents
étaient schyzophrènes. C'est inquiétant et
destabilisant: le but du réalisateur est donc atteint. <strong>The
Hungry Squid</strong> se veut bien plus drôle mais garde tout
de même un accent bizarre. Une adolescente mal dans sa peau
a quelques soucis avec les animaux qu'elle rencontre; ceux-ci dévorent
tous ses devoirs, lui valant quelques rendez-vous avec le conseiller
d'orientation. Plus tard, une pieuvre tente de la kidnapper. Le
meilleur de l'histoire est de découvrir qu'une raison logique
pousse tous ces animaux à agir ainsi...</p>
<p>Je suis désormais sûr que cette sélection de
courts métrages est placée sous le signe de l'étrangeté.
<strong>Holding Your Breath </strong>possède une atmosphère
sombre, industrielle et quasi surnaturelle qui prévaut sur
l'histoire. <strong>Dad's Clock</strong>, où comment la mort
réunit une famille désunie, est un peu basé
sur le même principe.</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day2ja.jpg" alt="Gömd" title="Gömd" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day2j8.jpg" alt="Holding Your Breath" title="Holding Your Breath" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day2j9.jpg" alt="Tongues + Taxis" title="Tongues + Taxis" />
<p><strong>Tongues + Taxis </strong> est heureusement délirant
et référentiel. Un homme qui perd sa langue dans un
accès de colère va à l'hôpital. La langue
tombe par inadvertance dans un fût radioactif et prend vie.
Mesurant maintenant quinze mètres de haut, elle entreprend
de détruire la ville... Godzilla et la Guerre des Etoiles
ne sont pas très loin et en prennent pour leur grade! Toujours
dans la catégorie 'on ne se prend pas au sérieux',
citons le dernier rejeton des studios Aardmann, <strong>Deadline</strong>,
qui expose l'art et la manière de faire un film d'animation
quand on n'a pas d'idée. La solution est de réaliser
un court métrage où l'on explique comment faire un
film d'animation quand on n'a pas d'idée: ne vous inquiétez
pas, il ne s'agit pas d'un copier-coller malheureux mais bel et
bien d'un résumé de l'action :)</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day2j2.jpg" alt="Icebergclub" title="Icebergclub" />
<p>Mention spéciale pour <strong>Icebergclub</strong>. Le réalisateur
doit être un détracteur du film de James Cameron tant
on s'ennuie dans cette histoire du Titanic, du point de vue de l'iceberg
qui lui sera fatal. Je m'installe confortablement dans mon fauteuil
et attend paisiblement pendant vingt minutes l'arrivée du
bâteau qui, simple point à l'horizon, grossit jusqu'à
remplir l'écran. La violence du choc fait malheureusement
tourner l'iceberg et la caméra se trouvant dessus, et les
sept minutes restantes montrent un paysage marin paisible si ce
n'était les bruits de métaux s'entredéchirant...
Il n'y a rien à voir et ça dure une demi-heure: chapeau.</p>
<h2>Mari Iyagi</h2>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day2j3.jpg" alt="Mari Iyagi" title="Mari Iyagi" /><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day2j4.jpg" alt="Mari Iyagi" title="Mari Iyagi" />
<p>J'avais un bon pressentiment concernant <strong>Mari Iyagi</strong>.
Le guide officiel comprenait une jolie photo et un résumé
alléchant et elliptique: "A peine une lumière
magnifique illumine-t-elle l'intérieur en marbre d'un phare,
que nous voilà transportés dans un monde imaginaire.
Namwoo est sur le point de tomber dans le néant lorsqu'une
fille vêtue de blanc attrape sa main et le soulève.
C'est Mari". Pour compléter le tableau, ajoutons que
Namwoo, enfant réservé, habite en bord de mer avec
sa mère et sa grand-mère, son père ayant péri
au cours d'un accident de pêche. Son meilleur ami est sur
le point de partir pour Séoul, et une sensation immense d'abandon
le submerge. C'est alors qu'il entrevoit le monde onirique et merveilleux
de Mari. L'a-t-il rêvé pour échapper à
sa mélancolie?</p>
<p>Le réalisateur coréen Sung-gang Lee dépeint
un monde réaliste, subtil et grave, où la fin de l'enfance
sonne vrai avec ses joies et ses tracas, offrant un parfait contrepoint
à la vision poétique d'un monde imaginaire au bestiaire
fantastique. Je n'attendrai pas plus longtemps pour dire que <strong>Mari
Iyagi</strong> est une perle rare, belle et émouvante. Ses
personnages sont attachants et son scénario, à mille
lieues des poncifs du genre.</p>
<p>Côté technique, l'animation comme le graphisme sont
d'un bon niveau, le dessin animé étant intégralement
numérique et réalisé à l'ordinateur
2D. Quelques scènes du 'côté réel', dont
celles présentant le village de Namwoo et la mer, fourmillent
de détails et de couleurs. Mais j'ai surtout été
enchanté par les somptueux paysages du monde ouaté
de nuages de Mari. La musique n'est pas en reste avec un thème
principal envoûtant aux séquelles subtiles et d'autres
compositions tout aussi belles. Rien ne vient entacher ce tableau
idyllique, sauf peut-être sa trop courte durée! <strong>Metropolis
</strong>aura fort à faire pour me dissuader que <strong>Mari
Iyagi</strong> puisse échapper au grand prix du long métrage.
Bon sang! Il ne sortira sans doute jamais en France...</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day2j1.jpg" alt="Mari Iyagi" title="Mari Iyagi" /><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day2j5.jpg" alt="Mari Iyagi" title="Mari Iyagi" />Yoko! Jakamoto! Toto!urn:md5:05c6770cfae32930622307e135a715de2002-06-03T00:00:00+02:002012-06-17T14:24:10+02:00CèbeAnnecy 2002 <p><strong>Lundi, 9h30.</strong> Je me tiens devant le
stand d'accueil pour récupérer le passe professionnel qui me
donnera accès à toutes les séances. Ô joie, je
reçois l'ostentatoire mais tant désiré Sac Jaune des
mains d'une charmante hôtesse: par ce geste j'appartiens désormais
officiellement à la Caste des Festivaliers, adorateurs du Lapin Animé!
Ces individus aux activités étranges dans des salles obscures
inquiètent et dérangent, mais je me suis infiltré,
prêt à témoigner. Je ne suis pas seul; Bertrand, Tom,
Yo et Gamin sont également de la partie. Mention spéciale
pour ce dernier, qui a su rejoindre l'Organisation pour espionner de l'intérieur.
Oyez, oyez, chers amis, nous voilà partis pour de nouvelles aventures...</p>
<p>...Qui commencent plutôt chaotiquement car nous ratons déjà
la première séance alors même que j'avais méticuleusement
mis au point le programme de la semaine. C'est donc à 13h30 que
nous commençons les hostilités.</p>
<h2>Yoko! Jakamoto! Toto! (TV1)</h2>
<p>Les avions en papier volent dans le théâtre, endroit consacré
entre tous pour nous autres initiés: aucune autre salle ne peut
procurer une telle ambiance, enthousiaste et enjouée. Il faut le
vivre pour le croire! Bientôt l'obscurité et le silence s'installent
tandis que le rideau s'ouvre... avant que des viva n'acclament le Lapin,
mascotte inévitable qui s'incarne cette année en pâte
à modeler. Déjà, le public enthousiaste tente d'aider
le malheureux animal poursuivi par des bidibidibidi* furieux dans le vieil
Annecy. Las! Le malheureux se fait écraser par un bus et, à
peine remis de ses émotions, rentre dans Bonlieu pour finalement
découvrir qu'il est cerné: il s'évanouit.</p>
<p>Nous enchaînons rapidement sur le second générique.
Un étrange personnage en haut de forme remonte le mécanisme
d'une horloge dans une pièce au temps figé. Le décor
prend alors vie, et la fête commence: bienvenue à Annecy
2002!</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j3.jpg" alt="L'Horloger d'Annecy 2002" title="L'Horloger d'Annecy 2002" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j2.jpg" alt="Yoko! Jakamoto! Toto!" title="Yoko! Jakamoto! Toto!" />
<p>On démarre sur les chapeaux de roue avec <strong>Yoko!
Jakamoto! Toto!</strong> qui relate les aventures rythmées et loufoques
de trois joyeux drilles aux prises avec une mouche diabolique. Celle-ci
les interrompt dans un sommeil réparateur et ils décident
de l'enfermer. Pris de remords, ils finissent par la relâcher et
elle intègre la fine équipe! Le graphisme coloré
et l'animation simple mais efficace font de cette série anglaise
un parfait divertissement.</p>
<p>Ça se gâte sérieusement dès le film suivant, <strong>Prince
Vladimir</strong>, dont les origines russes ne peuvent justifier la grande
violence. A éviter pour les plus jeunes, pourtant premier public
des récits d'aventures héroïques. Mais il ne s'agissait
que d'une bande annonce, une compilation maladroite de séquences
censément représentatives de la série; de là
à n'inclure que des scènes de combats... <strong>Le Roi Salomon
et l'Abeille </strong>fait partie du cycle <strong>contes animés du monde
entier</strong>, cautionné par le CTTI (Children's Television Trust
International). Sous ce sigle ronflant l'on trouve généralement
des œuvres de qualité, accessibles à tous les publics.
C'est ici le cas avec cette légende israélienne, qui raconte
comment le roi Salomon fut piqué par une abeille et comment il
fut tiré d'une épreuve embarrassante par cette même
abeille...</p>
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1jb.jpg" alt="Prince Vladimir" title="Prince Vladimir" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1ja.jpg" alt="Le Roi Salomon et l'Abeille" title="Le Roi Salomon et l'Abeille" />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j4.jpg" alt="Hamilton Mattress" title="Hamilton Mattress" />
<p>Je zappe les quelques métrages suivants pour me concentrer sur
le britannique <strong>Hamilton Mattress</strong>. Sludger l'oryctérope (aussi
appelé aardvark, ou plus simplement cochon de terre. A vos manuels
de science nat'!) en a marre de chasser les insectes et voudrait trouver
une activité plus intéressante. Son rêve secret est
de pouvoir porter un pantalon classe pour se démarquer de ses congénères.
Il est remarqué par une chenille imprésario alors qu'il
frappe en rythme sur une fourmillière. Une nouvelle star est née,
mais beaucoup d'épreuves l'attendent avant une consécration
méritée... Il lui faudra en effet faire face au racisme
et à l'intolérance des oiseaux de Bec City, ville de lumière
où seule l'apparence compte. C'est donc une belle fable que les
qualités scénaristiques et techniques servent parfaitement...</p>
<h6>*: les bidibidibidi sont aussi connus sous le nom de boules bleues.
Ces étranges créatures ne sortent de leur terrier qu'une
seule fois dans l'année, généralement durant la première
semaine de juin. On raconte qu'elles se nourrissent de pellicules animées
et qu'elles ne supportent pas la lumière du jour. Il semble impossible
de pouvoir les capturer, bien que les sac jaunes les attirent irrémédiablement...</h6>
<h2>Une Minute de Science SVP ! (CMD)</h2>
<p>Il est 16h30 et nous nous apprêtons une fois de plus à suivre
les aventures trépidantes du lapin malchanceux. Cela dit, nous
sommes ici pour voir les films de commande en compétition. Ce sont
généralement des programmes très courts, et comprenant
des publicités et des clips musicaux.</p>
<p><strong>Une minute de science SVP!</strong> Il s'agit d'expliquer en un temps record
un concept scientifique plus ou moins simple (tel que les aimants, les
éclairs ou le feu). Didactique et drôle: il n'en faut peut-être
pas plus pour que les enfants retiennent...</p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j9.jpg" alt="L'âme et la pierre" title="L'âme et la pierre" />Nous visionnons
ensuite deux ovnis, très manifestement inclassables donc non classés,
qui se sont retrouvés là par hasard. <strong>L'âme et la
pierre</strong> du français Alain Escalle devrait normalement raconter
l'histoire d'une abbaye. En fait, le réalisateur tourmenté
nous livre un remake du <strong>Conte du Monde Flottant</strong>. J'exagère
un peu car seule la forme est identique, le fond demeurant néanmoins
incompréhensible. C'est joli, mais ça lasse.</p>
<p><strong>Tom's Toilet Triumph</strong> se situe aux antipodes du précédent.
Il s'agit d'un guide d'apprentissage des toilettes pour les enfants, sans
rire; et croyez-moi, c'est joyeusement explicite!</p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j7.jpg" alt="AT&T: Crickets" title="AT&T: Crickets" />On trouvera
également des publicités réalisées par des
'grands' de l'animation tels que <strong>AT&T: Crickets</strong> par Michaël
Dudok de Wit (grand prix Annecy 2001 avec <strong>Father & Daughter</strong>)
et <strong>Coca Cola: Classic Sundblom </strong>par Alexander Petrov (grand prix
Annecy 2000 avec <strong>Le Vieil Homme et la Mer</strong>). Nul doute que ces escapades
commerciales permettront de financer des projets plus personnels, et plus
passionnants. </p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j8.jpg" alt="1 Tapez 2" title="1 Tapez 2" />Dans la section
clips, Gorillaz, Saint Germain, Coldplay et Etienne de Crécy se
battent sans que vraiment la différence se fasse sentir. Il y a
aussi des films atypiques, comme par exemple <strong>1 Tapez 2</strong> pour le
compte de l'ANPE qui fait l'apologie de la recherche d'emploi automatique
par téléphone. Je passe sur les autres programmes pour finalement
me concentrer sur les</p>
<h2>Le Papillon (CM1)</h2>
<p>21h30. Décavision. Il fait sommeil mais c'est la séance
de rattrapage du matin, alors plus d'excuse! Ici, point d'ambiance. La
salle est petite et le public, pas très chaud. En plus, <strong>Into
The Dark</strong> nous a calmé d'entrée de jeu avec son histoire
d'homme mourant qui se rappelle son enfance. C'est vraiment très
noir. Les courts métrages se suivent et ne se ressemblent pas.
<strong>Rebasenaine </strong>est en estonien non sous titré, donc parfaitement
incompréhensible. Une jeune renarde monte au paradis et croise
un mickey mort qui l'agresse: elle retombe donc sur Terre. Pourquoi? Il
ne faut pas me le demander... </p>
<p><strong><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j6.jpg" alt="Pzichoparadé" title="Pzichoparadé" />Pzichoparadé
</strong>est un film hongrois typique avec tout ce qu'il faut de joie de vivre
exacerbée.Des prisonniers se disputent puis se battent. Et finissent
par se noyer. Réjouissant! J'ai bien dormi durant <strong>Escape</strong>,
court métrage allemand qui donne dans le subliminal. Je n'exagère
rien; je suis incapable de me rappeler le sujet du film. A dire vrai,
je crois qu'il n'y avait pas de sujet.</p>
<p><br />
<img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j1.jpg" alt="Le Papillon" title="Le Papillon" />J'avais sélectionné
ce programme parce qu'il proposait <strong>Le Papillon</strong>. Cette oeuvre française
donne plus d'importance à l'esthétisme et à la technique
qu'à l'histoire relativement simple d'une veuve qui combat des
fantômes pour visiter la tombe de son mari. Cela dit, c'est une
indéniable réussite! Le graphisme très stylé
et l'animation fluide nous entraîne dans ce monde oriental aux couleurs
délavées. </p>
<p><img src="https://www.animannecy.com/blog/public/2002/day1j5.jpg" alt="Tornehekken" title="Tornehekken" />La surprise
vient cependant du dernier court-métrage, <strong>Tornehekken</strong>, qui
raconte l'histoire d'un petit garçon amoureux d'une petite fille
étrangère. Tout va bien jusqu'au jour où leurs pays
se déclarent la guerre. Parlant d'innocence sacrifiée mais
au happy-end obligé, le film étant destiné aux plus
jeunes, le film est touchant et nous amène à prendre conscience,
une fois de plus, de la précarité de la paix. </p>
<p><strong>Ouf! La journée est terminée.</strong> Il n'est pas question
de séance supplémentaire (ce serait possible car il y a
encore une séance à 23h00) sous peine de disjoncter nos
cerveaux bien surchargés. Le bilan provisoire fait déjà
état de primés potentiels et d'oeuvres incompréhensibles:
nul doute que ce sera notre lot quotidien...</p>