Anim'Annecy - Annecy 2004Blog personnel consacré au Festival International du Film d'Animation d'Annecy depuis 19992023-07-11T16:15:49+02:00Cèbeurn:md5:388f793db77fa5c853caae569010b775DotclearPalmarès Partie 2urn:md5:8d87d628463332b43a67b0364e14b9912004-06-13T22:47:00+02:002012-05-29T20:49:02+02:00CèbeAnnecy 2004 <p><strong>Dimanche 13 juin, 21h00. </strong>Le dimanche est réservé aux
Annéciens et plus largement à tous ceux qui ont la chance de pouvoir
s'attarder dans notre si belle région. Trois programmes différents sont
proposés: palmarès des films de télévision, du long métrage et des
courts métrages. J'ai préféré récupérer un peu de forces pour assister à
la dernière séance de cette année. Je crois bien que ça en valait la
peine:</p>
<h2>Palmarès des Courts Métrages</h2>
<p><strong>Lorenzo</strong> (USA) - Cristal</p>
<p><strong>Ryan </strong>(Canada) - Prix spécial</p>
<p><strong>Birthday Boy </strong>(Corée du Sud) - Prix Xiberras de la première oeuvre</p>
<p><strong>A travers mes grosses lunettes </strong>(Canada) - Mention spéciale</p>
<p><strong>Hello </strong>(Australie) - Prix Fipresci</p>
<p><strong>La Révolution des Crabes </strong>(France) - Prix du public</p>
<h2>Palmarès des Courts Métrages Étudiants </h2>
<p><strong>Allerleirauh </strong>(Allemagne) - Prix du meilleur film d'école</p>
<p><strong>Dahucapra Rupidahu </strong>(France) - Prix du jury</p>
<p><strong>Poor God </strong>(Grande Bretagne) - Mention spéciale</p>
<h2>Les Carottes sont Cuites !</h2>
<p>Le doux thème d'Edward aux Mains d'Argent nous accompagne doucement
vers la réalité... Paysages numériques et peintures éthérées, méchants
pathétiques et philosophes surdoués auront une fois de plus cohabité
dans un rêve animé qui aura duré une petite semaine. Mais quelle
semaine !</p>Palmarès Partie 1urn:md5:f4aef8bbe5118fbb9f2e82260a199a522004-06-12T23:33:00+02:002012-05-29T20:47:46+02:00CèbeAnnecy 2004 <p><strong>Samedi 12 juin, 16h00.</strong> Mon unique séance de la journée est un petit peu tombée à l'eau pour cause de flemme. Je suis arrivé avec seulement trente minutes d'avance sur la séance, ce qui fait que je devais être le millième et quelque badgé à faire la queue pour <strong>Ghost in the Shell: Innocence</strong>. Problème: la salle une du Décavision est grande, mais pas tant que ça et au bout de 379 badgés (pas un de plus), on nous annonce que bye, bye, c'est trop tard, revenez en décembre pour la sortie nationale. Bon, ben, d'accord!</p>
<p><strong>22h00.</strong> Je récupère l'édition papier du Palmarès. Excitation fébrile, qui donc a pu remporter le prix du long métrage que je m'apprête à visionner sur le Pâquier? </p>
<h2>Grand Prix du Long Métrage</h2>
<p><strong>Oseam, le temple des 5 ans </strong>(Corée du Sud)</p>
<p> Mon coup de coeur de cette année! <strong>Oseam </strong>n'est pas exempt de défauts, loin s'en faut, mais il a ce petit supplément d'âme qui manque cruellement à ses concurrents. Certes, je n'ai pas vu <strong>Hair High</strong>, mais j'ai beaucoup de mal avec l'humour de l'ami Bill (Plympton) bien qu'il ait l'air très sympa avec son bermuda et ses chaussettes remontées jusqu'aux genoux! Gageons que la bataille a été rude parmi les jurys! </p>
<p>Euh, pour en revenir à <strong>Oseam</strong>, nous devrions avoir la chance de le voir au cinéma à partir du 22 septembre prochain sans doute avec un nombre de salles très limité. J'espère pourtant qu'il aura un succès bien mérité, alors même qu'il a été boudé dans son pays d'origine (tout comme <strong>Mari Iyagi</strong>, est-ce un signe?)</p>
<h2>Palmarès des Films de Commande et de Télévision</h2>
<p><strong>Creature Comforts 'Cats or Dogs' </strong>(Grande Bretagne) - Cristal</p>
<p><strong>The Delta State </strong>(France) - Prix de la série TV</p>
<p><strong>Bosom Pals 'Joan's Birthday' </strong>(Grande Bretagne) - Prix pour un spécial TV</p>
<p><strong>Daughter, a Story of Incest </strong>(Danemark) - Prix du film éducatif</p>
<p><strong>Caisse d'Epargne 'Les Triplés' </strong>(France) - Prix du film publicitaire</p>
<p><strong>Deewana </strong>(Inde) - Prix du meilleur vidéoclip</p>CM5urn:md5:ddb69ef693daa8cb3c1d8ecfae2e973a2004-06-11T21:39:00+02:002012-05-29T20:39:40+02:00CèbeAnnecy 2004 <p>Les deux premiers courts qui nous sont projetés sont deux petites perles d'humour et ont donc beaucoup de succès (mérité) dans l'assistance. <strong>Circuit Marine</strong>, le recyclage en images avec le chat qui mange le poisson qui mange les mouches qui mangent le perroquet et le chat. Bref, ça tourne!</p>
<p><strong>La Révolution des Crabes</strong>: certaines formes de vie ont de la chance, d'autres moins. Ces crabes là, appelés simplement crabes dépressifs appartiennent à la seconde catégorie. Jusqu'au jour où l'un deux se rend compte qu'il peut changer le destin de son espèce... mais il ne le fait pas! </p>Jeudi Short Dayurn:md5:ee741eb2eef21b6c11bad7968559ccbd2004-06-10T22:56:00+02:002012-05-29T20:36:36+02:00CèbeAnnecy 2004 <p><strong>Une petite journée</strong> aujourd'hui, histoire de se reposer un peu les
neurones. Entrons dans le vif du sujet avec</p>
<h2>CM4</h2>
<p>L'auteur de <strong>Flux</strong>, un court relativement insupportable qui avait
remporté des prix en 2002 si ma mémoire est bonne, est de retour avec
<strong>Nibbles</strong>, une histoire de pêche. On reconnaît tout de suite sa patte:
graphisme minimaliste et animation sommaire ininterrompue. Cette
fois-ci, je parie qu'il n'aura pas de prix (mais allez savoir)!</p>
<p>Le glauque <strong>Seventeen</strong> ou la malédiction d'avoir dix-sept ans et aucun
avenir dans la société. A l'inverse du précédent, on ne s'ennuie pas
une seconde et le style comme l'animation sont soignés. Prix
potentiel! Dans la même catégorie, <strong>Signes de Vie</strong>: une jeune femme vit
avec le souvenir de son amour défunt et tente de se suicider; mais le
vent l'en empêche. Une réalisation qui a demandé beaucoup de moyens
mais le résultat en vaut la peine -- on regrettera peut-être un aspect
un peu formel, mais j'ai quand même beaucoup aimé.</p>
<h2>TV4</h2>
<p>Utilise la force, jeune Jedi. Je sais, ça n'a rien à voir mais j'avais
un mauvais pressentiment pour cette sélection et je me rends compte
après coup que je ne m'étais pas trompé. Ces programmes de télévision
sont tous hyper formattés, destinés à un public assez jeune et sans<br />
intérêt autre que l'histoire. Quand elle tient la route...</p>
<h2>El Cid</h2>
<p>Je passe un peu sur l'histoire un brin adaptée du Cid pour ce long
métrage espagnol qui aurait pu être américain. L'animation européenne
lorgne trop souvent sur ses homologues américains ou japonais, si bien
qu'elle arrive à perdre toute crédibilité. Deux écoles s'affrontent d'ailleurs à ce sujet: ceux qui pensent qu'il faut appliquer les
recettes disney pour faire des entrées et concurrencer la souris, et
d'autres qu'il faut au contraire développer des dessins animés
originaux (dans le fond ou dans la forme, ou mieux, les deux :) -- Je
me range dans la seconde catégorie et ce Cid, aux faux airs d'El
Dorado peut donc décevoir.</p>
<p>Heureusement pour lui, il s'agit d'un clone réussi qui devrait
remporter les suffrages du grand public. Au théâtre, on ne s'y est pas
trompé et on s'est beaucoup amusé. Sacré Youssouf!</p>Jour 3 et Démesureurn:md5:cb01692a5f19dbe500a964a002a70d882004-06-09T22:41:00+02:002012-05-29T20:34:18+02:00CèbeAnnecy 2004 <p><strong> (Dé)mesure.</strong> La queue des contremarqués part du théâtre, s'allonge
jusqu'au Quick, coude et sort au niveau de Go Sports. La queue: on
oublie. Je récupère donc les billets au dernier moment pour la séance
du matin.</p>
<h2>CM3</h2>
<p>Un Goblin enjoué et drôle nous rappelle une discipline disparue car
désormais interdite: le lancer de nains. Version ballerine, s'il vous
plaît!</p>
<p>Dans les courts du jour, mention à <strong>Déjà Vu</strong>, un film peint et quasiment
statique qui vaut essentiellement pour ses dialogues croustillants et
bien dits. La plupart des oeuvres présentées cette année étant
narratives, <strong>The Way</strong> vient à petit peu à contre courant avec son<br />
illustration de la voie du Tao -- un esthétisme et une musique réussis
sont les ingrédients de ce joli morceau de poésie abstraite. Je
propose par contre d'oublier le court métrage japonais (pour une
fois!) car lorsque les japonais ne font pas d'animation commerciale
ils déjantent pas mal... Vous aurez été avertis! Pour finir, mention à
'<strong>A travers mes grosses lunettes</strong>' qui raconte l'histoire romancée et
intéressante d'un vétéran de la seconde guerre mondiale.</p>
<h2>Sourires et Rires</h2>
<p>Une sélection d'un réalisateur coréen qui fait effectivement plus
sourire que rire, car les thèmes abordés sont parfois grinçants:
accidents plus ou moins mortels, suicides tantôt ratés tantôt
réussis... Pour alléger tout ceci, il demeure quelques touches
d'humour visuel avec l'Ours 'I Love...' qui lui semble à peu près
immortel dans la plus pure tradition du cartoon!</p>
<h2>Hammerboy</h2>
<p>Ca faisait bien longtemps que je n'avais trainé mes guêtres dans cette
salle, autrefois QG du festival pour nous pauvres étudiants (il y a
déjà si longtemps...). Pas d'état d'âme, passons au sujet qui nous
occupe: le long métrage coréen Mangchi (<strong>Hammerboy</strong>, le garçon au
marteau!)</p>
<p>Joyeux melting-pot d'influences de toutes sortes, quoique
majoritairement japonaise, <strong>Hammerboy</strong> est un film d'aventures comme il
s'en faisait il y a une dizaine d'années. Pas beaucoup d'originalité
donc, ni de thèmes profonds ou de réflexion sur l'humanité mais
franchement, j'ai adoré! Ca rappelle drôlement Conan, fils du futur,
quand même. </p>
<p>Mais voyez plutôt: dans un monde post-apocalyptique, le jeune Mangchi vit avec son
grand-père sur une île perdue au milieu de l'océan, vestige d'une
civilisation passée qui s'est probablement auto-détruite dans une
guerre fratricide. Une vie assez calme faite de pêche et de travaux
manuels, jusqu'au jour où... Mangchi sauve une jeune fille prise pour
cible par des avions de chasse. C'est le début de l'aventure!</p>
<h2>Toto Sapore </h2>
<p>Après un début hystérique et presque insupportable qui fait fuir
quelques personnes supplémentaires parmi celles qui n'avaient pas peur
d'un dessin animé au nom aussi ridicule (Toto et l'histoire magique de
la pizza), l'histoire ralentit un peu (mais alors, un tout petit peu)<br />
et devient à peu près structurée. Clairement, ça plaira aux plus
jeunes, mais il n'y a rien du tout à se mettre sous la dent pour les
plus grands. Tant qu'à raconter la fin, la pizza magique n'apparaît
que dans les cinq dernières minutes...</p>
<h2>Regards d'Enfance</h2>
<p>Cinquième séance de la journée. J'ai les paupières un peu lourdes et
j'espère que ce ne sera pas la séance de trop. Sur une musique
guillerette de France Gall qui me rappelle la Spicy Animation avec Lio
pour animatrice, j'attends patiemment que le programme débute.</p>
<p>Les oeuvres les plus représentatrices de la sélection sont, à mon
avis, <strong>'The Umbrella and a Loach</strong>' pour l'innocence de l'histoire et la
qualité de l'animation. Un récit pudique et dérangeant sur l'inceste
avec '<strong>Daddy and I</strong>' et puis aussi une métaphore sur la vie avec le
sobrement intitulé '<strong>The Life</strong>'.</p>Annecy 2004, Wonderful Day 2urn:md5:d6a4e691937e84e36802e8d386ae24b52004-06-08T23:00:00+02:002012-05-29T20:24:04+02:00CèbeAnnecy 2004 <p><strong>11h00.</strong> La stratégie qui consiste à se pointer juste avant la séance de 10h30
et accessoirement après que la foule n'a pas fonctionné exactement
comme prévu. Bon, de toute façon, obtenir des places pour le médiatisé
et mono-programmé Wonderful Days tenait de la gageure, à moins
peut-être de se camoufler en carotte à l'intérieur du théâtre en
attendant l'ouverture. Il y aura donc bataille cet après-midi!</p>
<h2>TV 2</h2>
<p>La musique atmosphérique des Cités d'Or nous accueille, et quelques
minutes plus tard voilà qu'une charmante lapine déambule sur la scène.
Ca promet! A dire vrai, le programme de télévision n'est pas
formidable mais cela vient sans doute du fait qu'il est destiné aux
jeunes enfants et qu'il n'y a rien, vraiment rien, pour les grands que
nous sommes. Il reste <strong>Pat & Stanley</strong>, une compilation de gags visuels
assez réussis par Pierre Coffin (le responsable des pubs Dédé à
gratter and co) et <strong>Merlin contre le Père Noël</strong> qui part du constat
original qu'un jour, Merlin et le père Noël ont eu sept ans. Et que de
surcroit, à cet âge là on a du mal à maîtriser ses pouvoirs, ce qui
vaut à notre futur barbu d'être métamorphosé en ogre. Pas mal, pas
mal!</p>
<h2>Wonderful Days</h2>
<p>Après une petite séance de camping devant la billeterie, je récupère
les contremarques qui nous permettent, enfin, d'entrer dans le théâtre
des opérations. Sur place, il fait nuit noire mais aussi nettement
plus frais qu'à l'extérieur et Serge nous prépare déjà son discours.
Contrairement à ce que je pensais, le réalisateur du film est présent
et nous gratifie de quelques mots. Les Coréens sont vraiment venus en
force! Tout comme <strong>Empress Chung</strong>, <strong>Wonderful Days</strong> a passé sept ans en
gestation et il paraît que l'aboutissement en vaut la peine.</p>
<p>Autant le dire honnêtement, je m'attendais à un mauvais film, au vu
des diverses critiques (internet et tv) que j'ai pu rassembler. Il
n'en est rien! Sans être le film de l'année, <strong>Wonderful Days</strong> s'en sort
avec les honneurs: action quasiment sans temps mort, mise en scène
efficace quoique un peu à l'épate par moments, et puis tout simplement on prend du
plaisir à voir ce dessin animé. Ceux qui aiment l'action seront
servis, et je les invite à découvrir <strong>Wonderful Days</strong> au cinéma le 16
juin.</p>
<h2>Oseam</h2>
<p>J'ai placé beaucoup d'attente dans <strong>Oseam</strong>, le considérant comme un
successeur potentiel à <strong>Mari Iyagi</strong>. Reste à savoir si c'était déplacé
ou pas... (Suspense!)</p>
<p>Wilson, cinq ans, pense que sa mère est vivante et l'attend quelque
part, dans un endroit merveilleux. Gami, sa soeur aveugle prend soin
de lui mais n'ose lui avouer la vérité. Au cours de leur errance, les
deux enfants trouvent refuse dans un temple bouddhiste. Wilson apprend<br />
que là-haut, dans la montagne, il existe un endroit où tous les voeux
deviennent réalité...</p>
<p>Selon monsieur SUNG Baek-yeop, qui a bien voulu nous présenter son
film, <strong>Oseam</strong> est un beau conte pour adultes qui n'a pas une grande
envergure mais qui se regarde avec le coeur. Un discours simple et
humble pour un film qui ne l'est pas moins. Alors oui, <strong>Oseam</strong> est mon
favori pour le Grand Prix de cette année!</p>
<h2>CM 2</h2>
<p><strong>Get in the Car</strong> se présente lui-même comme un récit autobiographique, ou l'enfer de partir en vacances avec ses enfants. Très vrai et humoristique, mais de facture finalement classique! Je ne vais pas non plus m'appesantir sur <strong>Cai Wai</strong>, qui présente la caractéristique étonnante d'être entièrement réalisé en gravure sur bois. Un vrai tour de force! Malheureusement, je n'ai strictement compris ni à l'histoire, ni même à ce qui se passait à l'écran.</p>
<p>Un faux air de Sempé dans <strong>La Chanson du Pharmacien</strong>, une chanson illustrée et vraiment très drôle. La fille s'est blessée en coupant son pain: elle accourut chez le pharmacien qui venait d'être assassiné. Que croyez-vous qu'il advint? La morale de cette histoire, c'est qu'il vaut mieux éviter d'être distrait à l'heure du repas!</p>
<p>Une histoire d'amour désespérée dans un monde noir, blanc et froid dans <strong>Jojo in the Stars</strong>. Avec une esthétique extrêmement léchée et une atmosphère à la Tim Burton, ce court-métrage a toutes les chances de remporter les suffrages...</p>Annecy 2004, Ouverture !urn:md5:c7a231f1b8b0be5df6786d69633c99fd2004-06-07T22:58:00+02:002012-05-29T20:16:08+02:00CèbeAnnecy 2004 <p><strong>10h00.</strong> Ciel bleu, lac à peine voilé
par une brume lointaine, la journée s'annonce bien et il
est temps de s'enfermer dans les salles obscures pour éviter
les coups de soleil. Les festivaliers seraient-ils cousins des vampires?
Sur place, surprise! La queue pour la billetterie s'avance encore
jusqu'au milieu de Bonlieu: ça valait le coup d'arriver moins
tôt que les autres années. Pour autant, je récupère
toutes les précieuses contremarques, preuve qu'il n'est pas
nécessaire de s'agglutiner aux portes à 8h du matin.
A force d'habitude, je sais à l'avance quelles places seront
chères, et la seule séance qui pourrait poser problème
est Empress Chung.</p>
<h2>Le Grand Sommeil</h2>
<p>Ce programme est un hommage à des grands noms de l'animation
qui nous ont quitté depuis l'année dernière.
Ainsi, des pionniers de l'animation française tels que Jacques
Rouxel et René Laloux sont partis rejoindre les <strong>Shadoks</strong>
et les Gandahariens (<strong>Les Maîtres du Temps</strong>).
De fait, le public du théâtre est beaucoup plus sage
que d'habitude...</p>
<p>Les Shadoks pompaient et pompaient encore... et toujours, jusqu'à
très récemment puisque trente ans séparent
le premier épisode que nous visionnons des suivants. Un peu
d'essouflement, cependant, dans le dernier épisode qui semble
avoir perdu de sa verve sarcastique. Ce que je ne savais pas, c'est
que l'<strong>aaa</strong> (Atelier d'Animation d'Annecy) est à
l'origine de la seconde série (<strong>Les Shadoks et le
Big Blank</strong>). Un peu de documentation plus tard, il s'avère
que Jacques Rouxel a co-fondé ce studio en 1973!</p>
<p>S'en suit une courte interview d'un (trop) jeune réalisateur,
Laurent Gorgiard, parti rejoindre ses aînés. Primé
à Annecy en 1998, son court-métrage <strong>L'Homme
aux bras ballants</strong> est plein de poésie mélancolique
s'achevant sur une jolie note d'optimisme. Dans l'officiel, on nous
dit que le personnage est indirectement inspiré de l'albatros
de Baudelaire. Réflexion faite, c'est très vrai!</p>
<p>Deux métrages épileptiques de Jules Engel plus tard,
nous regardons un cartoon made in France réalisé par
Omar Boucquey dans l'après-guerre. D'ailleurs, les thèmes
travail et patrie sont placardés un peu partout, ce qui n'empêche
pas le dessin animé d'être rafraichissant par sa fausse
(?) naïveté. Nous visionnons ensuite le délicat <strong>Destino</strong>,
puis René Laloux clôt le chapitre avec deux de ses
courts métrages. <strong>Les Escargots </strong>et <strong>Les
Temps Morts </strong>(la définition de l'auteur étant
que les temps morts sont les instants qui séparent deux guerres)
sont emprunts d'un certain non-sens, de pessimisme mais aussi d'un
certain réalisme pour le second. Ca me donne envie de me
pencher un peu plus sur la question, un DVD étant disponible
chez Arte.</p>
<h2>Le Lapin, le Lapin ! (Générique 2004)</h2>
<p>Le générique de cette année a été
produit par Felix Creation, une société basée
à Cran-Gévrier. Moins énervé que l'année
dernière et peut-être un peu moins réussi aussi,
on y voit les protagonistes de l'affiche 2004 s'en prendre à
une pauvre carotte colleuse d'affiches. Il faut dire, c'est un peu
culotté de vouloir remplacer nos chers rongeurs par des légumes,
aimables certes, mais légumes néanmoins.</p>
<h2>Hector (Générique d'ouverture)</h2>
<p>Tout en tons pastel et d'un graphisme délicat, ce cher Hector
est une bien jolie réussite: un nuage éternue, et
Hector apparaît. Il court à travers les rues de la
ville pour rejoindre la fabrique à rêves qui l'a transformé...
Car au festival, quand on ne fait pas la course on est sur un petit
nuage!</p>
<h2>TV 1 et Films de Commande</h2>
<p><strong>14h00.</strong> A chaque fois, je me fais surprendre par
l'enthousiasme survolté des festivaliers du fond de salle
(à côté du radiateur). M'enfin! Les avions se
ramassent à la pelle mais peu atteignent la scène:
question de calibrage! Rentrons dans le vif du sujet: les programmes
de télévision du jour sont assez réussis dans
l'ensemble, mais aucun n'a réellement retenu mon attention.</p>
<p><strong>Turkish Delights </strong>ouvre le bal avec ses pastiches
de films des années 60. Je préférais largement
<strong>Fast Film</strong>, dans la même veine mais encore
plus drôle. Cela dit, James Bond version tête de poireau,
ça le fait! <strong>Creature Comforts 'Cats & Dogs' </strong>
nous vient tout droit du fameux Studio Aardman. La série
entamée en 1989 reçoit un tel succès que des
épisodes sont encore produits aujourd'hui. Bien sûr,
on y perd un peu en spontanéité et en originalité,
mais l'humour british fonctionne encore à merveille. Dommage
qu'il y ait cette petite impression de déjà vu!</p>
<p><strong>Another City </strong>est assurément le plus adulte
des métrages présentés, et sa réalisation
est atypique pour un film de télévision, plus proche
de celle d'un indépendant. Pour autant, cette évocation
de la montée du fascisme et de l'accession au pouvoir d'un
dictateur-clown a de quoi faire peur. Comme quoi, l'Histoire est
toujours d'actualité! </p>
<p>Plus léger mais visant toujours un public adulte, <strong>Immigrants
</strong>emprunte le style infantile des <strong>Razmoket</strong>
pour une satire de la vie américaine. Sauf que, à
force, ça devient lassant. Quant à <strong>L'anniversaire
de Joan</strong>, il s'agit d'une tranche de vie mi figue mi raisin
d'une bande de copines qui angoissent un peu à l'approche
de la cinquantaine. Là, pour le coup, c'est assez original!</p>
<p>Enchaînons directement sur les films de commande. La salle
est comble, l'ambiance chaude, ça promet! La programmation
est beaucoup plus raisonnable que l'an dernier et nous présente
tout d'abord des clips assez réussis: <strong>Mickey 3D 'Yalil'
</strong>est la suite de <strong>Respire</strong> et on retrouve
donc la même équipe aux commandes. Le film est intentionnellement
naïf, et ça fait du bien! Dans un registre différent,
le kitschounet <strong>Deewana </strong>nous vient tout droit d'Inde
et mélange images réelles, cartoon et images de synthèse
sans oublier le fameux effet kaléidoscopique (à mes
souhaits!). Citons aussi, plus pour la musique que pour la technique,
<strong>Flowers </strong>d'<strong>Emilie Simon</strong>. Et puis
<strong>The Tiger Lilies</strong>. Et puis... Bref, la sélection
de cette année est vraiment réussie!</p>
<p>Les publicités jouent à fond la carte de l'humour,
et ça marche! Je ne me vois pas cependant les citer toutes,
aussi je vais prendre l'exception qui confirme la règle.
<strong>Greenpeace 'Half Life'</strong> en prise de vue réelles
trafiquées à l'ordinateur fait plutôt froid
dans le dos. Et si les catastrophes nucléaires n'étaient
pas derrière nous, et que les conséquences sur l'environnement
soient irréversibles? La réalité, parfois,
rejoint la fiction...</p>
<h2>Empress Chung</h2>
<p>Voici donc le premier long métrage coréen du festival,
en avant première mondiale s'il vous plaît! Du coup,
nous avons droite à une petite intervention de l'omniprésent
Serge Bromberg puis du réalisateur, Nelson Shin. Le film
sera t-il à la hauteur de nos attentes, et surtout du travail
démentiel d'une équipe artisanale? 600 000 cellulos
et 7 ans de production auront été nécessaires
à 6 personnes pour réaliser ce dessin animé...</p>
<p>La jeune Chung vit avec son père aveugle, retiré
dans un village loin de la capitale. Un père autrefois noble
mais qui a dû se cacher pour protéger sa fille, un
homme que tout le monde croit mort après qu'on ait attenté
à sa vie. Mais un jour, Chung décide de sacrifier
sa vie afin que son père recouvre la vue. C'est le point
de départ d'une aventure tumultueuse qui l'emmènera
elle et sa tortue (et oui!) jusqu'au palais royal où elle
tombera bien entendu amoureuse du prince. Zut, je viens de raconter
la fin!</p>
<p>Cette histoire assez convenue est issue d'une légende coréenne
mais son style oscille sans cesse entre conte oriental et fable
occidentale, se fourvoyant parfois dans le cartoon lorsque les animaux
décident de parler. C'est dommage! A des passages relativement
adultes succèdent des séquences assez infantiles,
ce qui fait qu'on ne sait jamais vraiment quel est le public visé.</p>
<p>Pour autant, et malgré des coupes trop visibles au montage,
Empress Chung fait montre de pas mal de qualités, comme l'esthétisme
des paysages et la fluidité de l'animation (à l'exception
des scènes d'eau, qui comme chaque animateur sait sont terriblement
difficiles à dessiner). Et puis l'histoire, bien que sans
surprise, reste assez sympathique. Ce qui vaut au réalisateur
les applaudissements du public!</p>
<h2>Cérémonie d'Ouverture</h2>
<p>Le sport favori du festivalier consiste à faire la course
en sortant de la salle pour aller dans la suivante (qui se trouve
assez souvent être la même). Cela peut atteindre la
compétition lorsqu'il s'agit de glaner quelques précieux
tickets pour une séance unique. Pour le coup, la cérémonie
d'ouverture ne déroge pas à la règle et ça
n'a pas été une partie de plaisir pour rentrer.</p>
<p>Finalement, quelques discours politiques plus tard, Serge Bromberg
nous présente les jurys et les invités d'honneur de
ce festival, dont monsieur <strong>Harryhausen</strong>, star incontestée
du stop motion (ou pixillation. Il doit y avoir une différence,
mais je ne la connais pas) et des monstres fabuleux (voir <strong>Jason
et les Argonautes</strong>, et des clones de <strong>King Kong</strong>).
Et puis, tiens, deux réalisateurs de Pixar qui nous présentent
un court métrage très, très enjoué mais
dont j'ai drôlement oublié le nom.</p>
<p>Enfin, la projection de <strong>Tokyo Godfathers </strong>débute.
J'en parlerais plus en détails dans la chronique de Samedi,
pour son passage au Décavision, mais franchement il serait
dommage de rater une si belle histoire, comico-tragique ou tragico-comique
et plutôt bien dirigée par <strong>Satoshi Kon </strong>(déjà
à l'origine de <strong>Perfect Blue </strong>et <strong>Millenium
Actress</strong>) qui est LE réalisateur nippon à
suivre ces temps-ci.</p>