Déjà se fait sentir la fin très prochaine du festival. Que cela ne nous empêche pas d'aller voir le

Grand Prix d'Annecy IV, Maturité

Le Fleuve aux Grandes EauxDe 1991 à nos jours. Nous avons pu découvrir 'Le Fleuve aux Grandes Eaux', du désormais inévitable Frédéric Back. Sans atteindre les sommets de son précédent film, l'histoire du Saint Laurent est racontée avec un lyrisme incontestable. Des batailles qui ont eu lieu dans ses eaux, des mauvais traitements que lui infligent les hommes, Back veut tirer une conclusion optimiste où l'Homme serait en accord avec son Fleuve. Une utopie ? Sans doute, mais c'est surtout une prise de conscience qu'il veut encourager.

La Vieille Dame et les PigeonsLes autres métrages sont plus récents, ainsi avons nous pu (re)découvrir les grands prix des années précédentes, tels 'Papillons de Nuit' inspiré du tableau homonyme, et 'La Vieille Dame aux Pigeons', reflet d'un certain mal de vivre et humour grinçant.

Rétrospective 8

Alors que je pensais voir une certaine unité, chaque rétrospective ayant normalement un thème, je crois que ce recueil était en fait le 'best of' personnel d'une figure du festival que j'avoue ne pas connaître. Du coup, de mon point de vue, le pire y côtoie le meilleur. Je dois avouer que j'étais surtout venu voir deux des courts métrages du studio Pixar (Toy Story & Co) créés à dix ans d'intervalle.

Geri's GameJ'en profite pour donner mon point de vue sur l'animation en images de synthèse. Alors que ça ne devrait être qu'un moyen pour exprimer sa créativité, beaucoup d'artistes s'y perdent et voient en l'image une fin en elle même. Cela peut certes être un choix mais la plupart du temps c'est presque inconscient. Ajoutons à cela que ce type d'image est très belle mais aussi très froide et impersonnelle si l'on y prend garde. C'est très exactement ce que j'ai ressenti face à certains court métrages proposés : très beaux, mais sans âme, que je n'ai donc pas mentionné dans ces lignes.

Mais je diverge. La grande force de John Lasseter, c'est justement de ne jamais tomber dans ce piège. Entre 'The Lamp' qui raconte l'histoire d'une petite lampe jouant avec une balle, et 'Geri's Game', le vieux bonhomme qui joue seul aux échecs, un gouffre technologique immense. Et pourtant, l'émotion est la même, intacte.

And the Winner Is...

Soirée au Pâquier. Nous sommes en retard. Le vert habituel de la pelouse a laissé la place à une foule de festivaliers et de curieux, de trouble fêtes et de camés aussi. Enfin bref, c'est le Pâquier quoi.

Mes favoris sont, vous l'aurez peut être deviné, 'Miracle Maker' et 'Your Choice' dans leurs catégories respectives. Et quant est il ? Aucune idée ! Aucun discours, aucun texte explicatif, les films se suivent et ne se ressemblent absolument pas. Nous reconnaissons plusieurs court métrages en compétition (Media et The Hat, pour ne pas les citer même si c'est déjà trop tard). Et pas de trace de long métrage. Nous restons donc sur notre faim (fin), quand verrons nous le palmarès ?

Néanmoins, comme il serait dommage de s'arrêter sur une note discordante, je vais me fendre d'un paragraphe sur 'Hooves of Fire' (Les Sabots de Feu, hommage non dissimulé aux Chariots du même type), qui a sans aucun doute gagné le prix de film de télévision.

RobbieL'on découvre le renne Robbie , fils du très célèbre Rudolph, qui cherche à s'intégrer dans l'équipe du Père Noël et qui se voit rejeter par celle ci, et plus particulièrement par son chef. Il retrouve alors l'entraîneur de son père et améliorera sa technique jusqu'à devenir un athlète hors pair. Parodie inspirée, 'Hooves of Fire' possède une réalisation sans faille (bien qu'en images de synthèse, voir plus haut) et ne se prend jamais au sérieux.

Mention particulière à la musique. Si en effet le film se permet d'emprunter la mondialement connue musique de Vangélis à son illustre aîné, il comporte aussi des titres issus d'autres films ainsi que des compositions originales de Mark Knopfler, à la guitare inimitable. Vous vous doutez donc de mon ravissement face à cette bande originale.

Le Mot de la Fin

Car rien n'est éternel. Je retire une grande satisfaction de ce festival, sans doute celui dont j'ai le plus profité malgré le contexte professionnel dans lequel je suis maintenant plongé. Quelques déceptions, quelques bonnes surprises me feront désormais attendre impatiemment le festival 2001 qui est d'ores et déjà annoncé dans le planning officiel des rendez vous de l'animation.