La Craie et Le SabreCe samedi est dédié à l'animation japonaise. D'ailleurs, le générique d'ouverture d'aujourd'hui se nomme La Craie et Le Sabre.

Deux enfants seuls dans une salle de classe partent dans le royaume de leur imagination pour s'affronter dans un décor d'estampe. Le jeu se termine brusquement lorsque le dragon, pardon, l'institutrice se manifeste et les punit. Le traitement du combat est très stylisé et rappelle beaucoup Ninja Scroll, la référence en matière de film de sabre animé...

C'est curieux, je ne pensais pas que Horus, le Prince du Soleil attirerait autant la foule. C'est peut-être parce qu'il n'y a pas vraiment d'autre programme intéressant. En tout cas, vu le nombre de places disponibles, y'en aura pas pour tout le monde!

Horus, le Prince du Soleil

Horus, le Prince du SoleilHorus vit seul avec son père, un exilé qui a quitté son village alors en danger bien des années auparavant. Un jour, il rencontre Moog, un géant de pierre qui lui offre l'épée du Soleil. A la mort de son père, Horus rejoint les siens. Mais le mal a grandi et s'incarne désormais en Grunwald, un démon maître des loups et du froid. Celui-ci craint l'épée qui pourrait causer sa perte, et tente de corrompre notre héros. Horus cherche alors à unifier la population contre cet être malfaisaisant et rencontre bientôt Helba, une jeune fille dont le village a été anéanti et qui devient vite son ami. Mais Helba porte en elle un lourd secret...

Première collaboration fructueuse entre Miyazaki et Takahata, ce film réalisé en 1968 présente une qualité d'animation peu commune pour l'époque. Seuls quelques travellings sur des scènes fixes trahissent les contraintes budgétaires auxquelles le studio Toei a du faire face. L'histoire en elle-même est relativement classique, emprunte de mythologie nordique, mais attachante.

Horus, le Prince du SoleilLa plus belle réussite de cette oeuvre est sans doute de mettre en scène des personnages très charismatiques. On découvre des personnages qui deviendront récurrents dans la filmographie de Miyazaki. Il est difficile de ne pas voir de Conan (Le Fils du Futur, pas l'autre) ou de Pazu (Le Château dans le Ciel) en Horus, le héros intègre et optimiste. Helba est quand à elle beaucoup plus complexe, à la fois ombre et lumière, amie et némésis. En ce sens, elle ressemble plus à Kushana (Nausicaa de la Vallée du Vent) ou à Monsley (Conan, Fils du Futur). Mais il ne faudrait pas tout dévoiler!

Horus, le Prince du Soleil n'a certes pas vocation à être montré à un large public mais plutôt à des passionnés qui voudront, comme moi, découvrir l'une des premières oeuvres des maîtres de l'animation japonaise. Une page d'histoire, en somme, mais quelle histoire!

Et hop, nous retournons de suite dans la queue pour le long métrage suivant. Il y a déjà un peu moins de monde, et donc moins de problèmes pour rentrer. Tant mieux!

Patlabor WXIII

Patlabor WXIIIImaginez un monde dans lequel des robots gigantesques, les labor, occupent une place prépondérante. Ces robots ne possèdent aucune conscience propre et sont intégralement asservis aux agents humains qui les pilotent. Ils interviennent, entre autres, dans l'industrie du bâtiment, mais aussi pour assister la police lors d'opérations dangereuses et risquées. La brigade de police spécialisée qui emploie ces machines se nomme Patrol Labor.

Un phénomène inconnu frappe les labor dockers de la baie de Tokyo. On retrouve en effet des carcasses déchiquetées et totalement irrécupérables, si bien qu'une enquête est rapidement ouverte. Le détective vétéran Kuzumi est affecté sur l'affaire avec un coéquipier plus jeune, Hata. Les deux policiers suivent une piste qui les mène jusqu'à un laboratoire de recherche. Et les ennuis commencent... Il se pourrait que l'armée aie quelque intérêt dans l'affaire, et que les enjeux ne soient pas ceux que l'on croit!

Patlabor WXIIILes fans de la série resteront certainement sur leur faim: la section d'intervention spéciale n°2 et leurs patlabor n'interviennent que vers la fin du film. Ce troisième opus ressemble donc beaucoup plus aux deux premiers films, où l'action est reléguée au second plan au profit de l'intrigue et de ses protagonistes. Une atmosphère lourde, tendue prédomine jusqu'à la conclusion de l'histoire. L'enquête prend des allures de tragédie...

Patlabor WXIIIOn pourrait reprocher au réalisateur d'avoir voulu imiter son illustre prédécesseur, à savoir Mamoru Oshii. Le compositeur attitré de ce dernier, Kenji Kawai, est d'ailleurs de la partie et nous livre une magnifique partition qui rappelle un peu les accords éthérés de Ghost In The Shell et de Avalon. Pourtant, on se laisse prendre au jeu en toute connaissance de cause pour savourer les longues scènes contemplatives et la trame lente mais complexe de l'histoire.

J'avais lu des critiques assez moyennes sur ce film. C'est donc une belle surprise de découvrir une suite au niveau de l'original, et si l'on arrête la comparaison, une oeuvre de science-fiction de très bon niveau!

Samedi, 21h45. Le décavision prend des allures de camp de vacances. Peut-être parce que c'est la dernière séance? L'ambiance est à son comble. Les avions fusent de toute part... Je n'avais jamais vu une salle de cinéma autant animée! Nous aurons du patienter un grand moment avant de pouvoir enfin visionner

Le Royaume des Chats

Le Royaume des ChatsHaru est une collégienne sans histoire jusqu'au jour où elle sauve un chat d'un accident de la circulation. Celui-ci monte fièrement sur ses deux pattes et remercie vivement la jeune fille médusée: il lui promet que son attitude exemplaire sera récompensée! La nuit même, le Roi des chats rend visite à Haru et lui exprime sa reconnaissance pour avoir aidé son fils. Bientôt, Haru se retrouve dans le pétrin: elle a promis de se rendre au Royaume des Chats, où bien des surprises l'attendent...

Le Royaume des Chats
Le dernier film des studios Ghibli possède la particularité de n'avoir été dirigé ni par Miyazaki, ni par Takahata. De fait c'est un jeune réalisateur, Hiroyuki Morita, qui prend la relève pour conter ces aventures hautes en couleurs. Sans avoir la prestance ou l'ambition de ses aînés, Morita nous livre une oeuvre pleine d'humour et de rebondissements pour notre plus grand plaisir. Certaines idées du maître, comme le désir d'émancipation et d'indépendance, transparaissent dans ce conte moderne, et Haru n'a pas à rougir face aux autres héroïnes de Miyazaki.

 

Le Royaume des ChatsL'animation est comme toujours au delà de toute critique et les décors splendides, qu'ils soient urbains ou bien champêtres. Les couleurs employées, des teintes chaudes et douces, font immanquablement penser aux longues journées tranquilles de la fin de l'été: Le Royaume des Chats est une douce rêverie innocente... On sort de la projection l'esprit apaisé et joyeux. Il ne faut donc pas le rater, lors de sa sortie le 30 juillet!