Je l'avoue, j'ai de grandes attentes pour ce film réalisé par Mamoru Hosoda. J'avais beaucoup apprécié La Traversée du Temps, et Summer Wars bénéficie d'une aura assez positive -- un bon buzz, diront les anglophiles. Enfin bref.

J'ai un peu du mal à m'immerger dans le film au début : on entend simultanément une voix japonaise et une voix anglaise, et il y a des sous-titres français et anglais. En plus, tout ce beau monde n'est pas toujours d'accord. Heureusement, la voix anglaise ne dure que le temps de l'introduction.

Introduction, donc. Oz est le futur d'Internet : un réseau social virtuel mondial tout puissant où les avatars (personnages virtuels) ont les mêmes capacités et accès que dans la vie réelle. Oz est accessible depuis n'importe quel appareil connecté -- PC, téléphone portable, console de jeu.

Le jeune Kenji est très doué en informatique et en maths, et son travail d'été semble tout trouvé : modérateur dans Oz. C'est sans compter sur l'impulsive Natsuki, l'une des filles les plus populaires de l'école, qui lui propose de l'aider à organiser l'anniversaire de sa grand-mère. Kenji découvre bientôt qu'il doit passer pour le petit ami de Natsuki auprès de sa grand-mère, mais aussi que la grand-mère en question est à la tête d'une famille très ancienne et très puissante.

La première nuit dans l'imposante demeure familiale ne lui réussit pas trop : n'arrivant pas à s'endormir, il décide de déchiffrer un mystérieux message arrivant sur son téléphone, pensant à une énigme mathématique. Le lendemain matin, sa photo est diffusée à la télévision. Les défenses d'Oz ont été détruites, et notre jeune lycéen est le principal suspect dans cette affaire. Kenji devra faire front à la fois dans le monde virtuel d'Oz, et dans l'environnement bien réel de la famille de Natsuki...

Vous l'aurez compris, le film s'adresse en priorité aux technophiles bien que le réalisateur, de son propre aveu, a souhaité s'adresser à de multiples générations. Là où le bât blesse, c'est que l'univers d'Oz n'offre aucune cohérence, aucune règle du jeu. Le film tombe dans les travers de certains films hollywoodiens où la technologie devient un prétexte à tous les débordements et toutes les facilités scénaristiques. Il en ressort donc un film divertissant, agréable à regarder, intéressant sous bien des aspects mais terriblement frustrant par moments.

Nul doute que Mamoru Hosoda a de grands films devant lui; mais pour l'instant je préfère largement La Traversée du Temps à ce film-ci.