Gusuko Budori est le fils d'un bûcheron et habite dans la forêt avec ses parents et sa sœur Neri. Il va à l'école du village voisin et profite d'une enfance paisible... Jusqu'à ce que le climat se détraque, amenant avec lui une famine dévastatrice. Souffrant de ne plus pouvoir subvenir aux besoins de sa famille, le père de Budori disparaît dans la forêt en pleine nuit. Il est bientôt suivi par sa mère partie chercher son mari. Budori s'occupe de sa petite sœur du mieux qu'il peut mais celle-ci montre assez vite des signes de faiblesse extrême. La situation est désespérée lorsque qu'un étrange personnage, esprit ou démon, enlève Neri pour, dit-il, l'emmener dans un meilleur endroit. Budori se lance à la poursuite du kidnappeur, sans que l'on sache très bien s'il s'agit d'une hallucination ou de la réalité. Exténué, il s'évanouit... et se réveille dans un paysage familier et pourtant différent. Sa maison est devenue une fabrique de soie !

Budori est embauché par un contremaître qui lui explique qu'il lui faut récolter le plus de soie possible afin de pouvoir produire plus de soie, et ce en échange de repas réguliers. Le cycle se brise lorsque les cocons éclosent et des milliers de papillons scintillants se dirigent vers le ciel... Budori revient à lui près de sa maison vide, et qui n'est de fait plus son foyer. Budori part à l'aventure et devient apprenti agronome pour le compte d'un fermier sur le déclin. Lorsque l'hiver vient, Budori est à nouveau contraint de partir.

L'une des scènes les plus marquantes est lorsque Budori s'assoupit dans un train en direction d'une grande ville nommée Ihatov et reprend conscience à la station Galaxy. Il découvre alors une station peuplée d'esprits (assez proche d'une scène du Voyage de Chihiro). Instinctivement, il part à la recherche de sa sœur une nouvelle fois, trouve une grande tour et commence à gravir un escalier en colimaçon. Un ascenseur se met en marche à ce moment là, avec à bord son père et sa mère très probablement décédés. En haut de la tour, un marchand lui prête une paire de jumelles avec laquelle il repère l'esprit kidnappeur. En se rendant sur place, il trouve une salle de spectacle avec Neri à l'affiche. C'est à ce moment là qu'il se réveille.

Budori avance dans sa vie et devient vulcanologue. Lui et ses pairs surveillent les volcans alentour qui sont une menace constante pour la ville. Il découvre bien plus tard qu'en déclenchant une éruption, il pourrait contribuer au réchauffement de la planète et mettre fin aux hivers rigoureux. Il passe un marché avec l'esprit kidnappeur; l'éruption se déclenche en échange de son sacrifice volontaire. Budori sauve ainsi des milliers de ses concitoyens, d'autres Budori et de petites Neri qui n'auront plus à souffrir de la famine.

Le film est difficile d'accès alors qu'il affiche un graphisme assez mignon à travers des chats anthropomorphes et des paysages colorés. Il alterne un monde rural mais sur le point de vivre une révolution industrielle et un monde spirituel que Budori visite régulièrement dans ses rêves, sans que les transitions soient toujours explicites. Il est adapté d'une nouvelle de Kenji Miyazawa, un écrivain philosophe et humaniste devenu culte longtemps après sa mort.

Peu de ses œuvres ont été traduites en français, mais j'ai la chance d'avoir lu Train de nuit dans la Voie Lactée -- dont tout le monde connaît l'adaptation animée très (très !) libre Galaxy Express 999. Les similitudes entre les deux nouvelles étant nombreuses, j'étais mieux armé que la majorité de l'audience qui a vraiment dû se demander ce qui lui tombait dessus !