Comme son nom le suggère involontairement, Nikuko est une femme imposante - passionnée, enthousiaste, pétillante et obsédée par la nourriture. Elle travaille dans un restaurant portuaire d'une petite ville et vit sur une péniche avec sa fille adoptive de 11 ans, Kikuko. Elle se targue d'être "ordinaire, c'est ce qu'il y a de mieux" et joue constamment le rôle d'un personnage joyeux et insouciant, à la grande frustration de sa fille sérieuse et réservée. On se demande plusieurs fois dans le film qui est la mère et qui est la fille : Nikuko a la particularité d'aimer le mauvais type d'homme, imposant à toutes les deux de changer de port d'attache régulièrement.

Le film a une nature épisodique, il n'y a pas d'intrigue majeure et décrit les relations parfois tendres, parfois tendues, souvent drôles entre deux personnes très différentes, chacune ayant besoin du soutien de l'autre. Par ailleurs, il prend souvent le point de vue de Kikuko qui s'avère une narratrice peu fiable -- après tout, c'est encore une enfant -- qui entend par exemple les pensées des animaux autour d'elle.

Ayumu Watanabe réalise ici un film beaucoup plus terre à terre que son précédent opus Les Enfants de la Mer et aussi plus léger, plus humoristique mais à mon sens tout aussi réussi dans son propre registre.