Légende de l'animation française depuis Kirikou, Michel Ocelot nous livre ici trois contes de facture très classique mais superbement réalisés. Le style Ocelot est très reconnaissable : élégant et épuré, avec des personnages en ombres chinoises ou représentés en aplats sur un fond richement coloré et ornementé.

Dans la première histoire, un jeune noble soudanais, Tanwekamani, aime la belle Nasalsa. Mais sa mère lui impose de n'épouser qu'un pharaon. Ne se laissant pas décourager, Tanwekamani part à la conquête de l'Égypte !

Dans la seconde, qui se déroule dans la France médiévale, un enfant seul dans le château de son père se lie d'amitié avec le prisonnier enfermé dans le donjon. Le garçon fait s'évader ce dernier. Lorsque son père apprend que son fils a aidé à une évasion, il n'hésite pas à le condammer à mort ! Dans un twist à la Blance Neige, ses sbires libèrent le garçon, qui devient le "Beau Sauvage" – le titre de Robin des Bois étant déjà pris.

Dans le troisième et dernier récit, qui se déroule en Turquie au XVIIIe siècle, un prince en exil reconverti en vendeur de beignets gagne le cœur d'une princesse, et le couple construit un nid d'amour dans un palais abandonné, avant d'être découvert et condamné à mort par son père, le sultan. Décidément, les parents antagonistes et despotiques sont un thème récurrent dans ce film, ça va plaire à ma fille !

Impossible de divulgâcher ces histoires, on sait à l'avance ce qui va se passer et la structure narrative s'avère extrêmement simple, presque caricaturale. Pourtant ces fables qui pourraient paraître démodées sont si bien exécutées tant au niveau de l'animation que de la musique qu'on se laisse tenter par ces "petits plaisirs", des mots du réalisateur lui-même.

C'est que Michel Ocelot s'est vu remettre un Cristal d'honneur au début de la séance, et il y a forcément de l'émotion lorsqu'il prend le micro: "J'ai un coup de cœur intense pour ces innocents – comme moi – qui font ce qu'ils doivent faire, sans se demander s'ils vont faire fortune.". Vivats d'une audience conquise. Sans prétention, il termine par ces mots : "Installez vous confortablement et ayez du plaisir !"