Le prochain long métrage que nous voulons voir est à Bonlieu à 21h00. Comme nous connaissons les us et coutumes des festivaliers, nous arrivons avec une bonne demi heure d'avance, ce qui nous permet de nous installer confortablement au milieu de la salle qui sera assez vite comble. Nous avons même droit à un petit discours du réalisateur de Utena, la fillette révolutionnaire.

Je pourrais raconter le début de l'intrigue, mais j'avoue ici ressentir un certain malaise, tant cet anime est bizarre. Il me semble qu'il serait à peine plus difficile de raconter un film Lynchien. Quoiqu'il en soit, nous voilà catapultés dans un collège ou vient d'arriver Utena. Elle se lie très vite d'amitié avec Himemiya, 'la fiancée de la Rose'.Ce qui signifie qu'elle sera fiancée à chaque duelliste qui vaincra tous les autresUtena lors d'épreuves semble t'il assez courante. Et il se trouvejustement qu'Utena gagne ce droit. Qu'adviendra t'ilde leur amitié ?

Ambiance baroque, plans étranges et couleurs délavées nous plongent dans un monde parallèle, une parodie de réalité où les luttes intestines éclatent au grand jour, où les sentiments sont curieusement mis en lumière... Certaines scènes se répètent, comme scandées par un marionnettiste qui ainsi justifierait l'existence de ses créatures.

Utena démontre que les productions japonaises ont atteint une maturité technique qui permet de faire passer encore mieux leurs messages si différents de ceux diffusés par l'animation traditionnelle. Cette parabole sur l'adolescence, riche de symboles, mérite que l'on y prête la plus grande attention.