L’Etoile de Laura

Laura vient de déménager dans une grande ville. Déracinée, elle a du mal à s’habituer à sa nouvelle vie et regrette beaucoup son ancienne, sa vraie maison. Enfermée dans une rêverie solitaire, Laura contemple le ciel nocturne d’une fin d’été et aperçoit une pluie d’étoiles filantes, un ballet cosmique d’une beauté à couper le souffle. Une étoile tombe justement dans le voisinage de Laura… La petite fille recueille l’étoile et la soigne. Elles deviennent peu à peu amies mais l’étoile se lasse bientôt de sa vie terrestre et souhaite rejoindre sa vraie place dans l’espace…

Si l’histoire demeure très simple et destinée aux plus jeunes, elle est parfaitement maîtrisée de bout en bout et plaira à toute la famille. Le film est en effet une adaptation d’un roman pour enfants très populaire en Allemagne, Lauras Stern.

Le film est un enchantement pour les yeux et les oreilles. Le graphisme des décors et des personnages est doux, tout en courbes et l’animation est très correcte, avec des scènes de vol particulièrement réussies. La musique n’est pas en reste avec un très beau score de Hans Zimmer et Nick Glennie-Smith, loin des productions habituelles de Media Venture (la société musicale de Zimmer).

Rêverie d’été, rêverie d’enfant, l’Etoile de Laura est une parenthèse de fraîcheur dans ce festival et mon long-métrage préféré pour l’instant. En plus, il est 100% européen et ne cherche à aucun moment à copier la mécanique hollywoodienne. Que du bonheur, je vous dis !

TV n°3

J’ai un tout petit peu complètement raté le visionnage de Peppa Pig et de Cheval Soleil à cause d’une crème brûlée récalcitrante, ma gourmandise me perdra… Bref. Aux dernières nouvelles, le premier est voué à l’oubli tandis que le second est voué à un prix. On verra bien !

J’arrive donc pour le limité Les Gnoufs, série sans intérêt et vaguement drôle où des animaux jouent à s’hypnotiser les uns les autres. Ah, ah, ah. Beaucoup plus intéressant, Torvald nous narre les aventures du plus petit bûcheron du village, celui dont les gros costauds se moquent à longueur de journée. Voulant prendre sa revanche, Torvald trouve le plus grand et le plus majestueux sapin de la forêt et décide de le ramener pour Noël. C’est pas gagné, gagné… Court et de facture honorable, ce conte de Noël est une belle réussite (enfin, sauf pour les écolos).

On enchaîne avec le sympathique zimbabwocoréen Jungle Beat Moondance ou l’histoire d’une girafe qui a rendez-vous avec la Lune. Marrant ! On clôture la séance avec le pseudo-pédagogique et moyennement réussi Ponpon le chien. Ce moyen métrage enseigne les rudiments de l’adoption et plus spécifiquement les choses à éviter. Pauvre Ponpon !

Appleseed

Le futur. Une guerre globale a dévasté la civilisation telle que nous la connaissons, etc… (Remplacer ce paragraphe par l’introduction de Mad Max, Matrix ou tout autre film de science-fiction post apocalyptique). Dunan, soldat hors-pair rejoint une unité spéciale, l’ESWAT, qui doit protéger un îlot de paix très justement appelé Utopia. Elle y retrouve son ex-fiancé, Briaeros, dont le corps a été entièrement robotisé à la suite d’un assaut où il aurait dû laisser la vie. Ce dernier conserve ses distances face à la jeune fille qui se retrouve vite impliquée dans un conflit politique dont l’issue pourrait bien changer le destin d’Utopia.

Constat : Appleseed est un action movie efficace, un blockbuster un peu plombé par les nombreuses explications sur la manière dont le monde d’Utopia fonctionne. Le manga original partait lui aussi dans des digressions sans fin quand au système politique en place, avec des idées parfois contestables quand à la manière de gouverner une humanité immature… Bref, cela se fait parfois au détriment de l’histoire.

Côté technique, rien à redire, la 3D associée au celshading fait des merveilles pour les personnages principaux bien que certains personnages secondaires souffrent d’un certain manque de détails, faisant plus penser à des pantins articulés qu’autre chose.

En résumé, clairement conçu pour être un pur divertissement, Appleseed aurait pu être allégé des considérations philosophiques et politiques de Masamune Shirow (l’auteur original du manga) et aurait gagné en efficacité. Nous verrons bien ce que donnera la suite, produite entre autres par un certain John Woo !

Bland Tislar (Long Métrage n°2)

Mais avant tout, le générique Gobelins du jour se nomme Cha cha chat et met en scène une mamie qui s'ennuie et son chat. Elle décide soudain de mettre un peu d'animation en cassant tasses et assiettes. Gentil, mais certes pas au niveau de Piment ou de Open book.

Parmi les épines se trouve un camp d'été musical où nous suivons la vie au jour le jour de Franz, le fils du chef s'orchestre. Plus qu'une histoire, c'est une ambiance qui est retranscrite, une atmosphère renforcée par la réalisation toute particulière avec des éléments en papier découpé qui donne un aspect joliment artisanal au film.

Uzi Geffenblad, co-réalisateur avec sa femme Lotta a puisé dans ses souvenirs d'enfance puisqu'il était joueur de cor (et souffre-douleur de l'orchestre ?) avant de s'intéresser à l'animation. Au final, un film sympathique mais pas inoubliable...



Courts Métrages n°3

Dernière séance du jour, et la fatigue s'installe doucement mais sûrement, ce qui ne présage rien de bon pour mon objectivité déjà fortement sujette à caution...

Godmother's present est l'interprétation en marionnettes d'un conte russe. Réussi mais pas du tout novateur, la sensation de déjà vu ne veut pas se dissiper... tout comme pour While Darwin sleeps qui présente 3500 espèces d'insectes en a peu près trois minutes: grandiose. Vent, tout en ombres chinoises m'échappe un peu à cette heure-ci. In the forest est drôle mais manque un peu de maîtrise. Pour finir, La parole de vie est une propagande anti-propagande religieuse, vous suivez ? Ca fait peur en tout cas.

Passons aux métrages plus intéressants: Louise, tout d'abord, narre les aventures quotidiennes d'une grand-mère de 96 ans qui vit seule dans sa ferme à la campagne. Pas trépidant pour un sou mais joliment réalisé et très juste car inspiré de la vraie Louise, en l'occurrence l'aïeule de la réalisatrice. Toute ressemblance avec la réalité n'est donc pas fortuite du tout !



Le grand retour de Koji Yamamura (alias monsieur Atama Yama, grand prix 2003) se nomme The Old Crocodile. Un crocodile plus vieux que les pyramides souffre de rhumatismes et ne parvient plus à se nourrir. En désespoir de cause, il dévore son petit-fils. Rejeté par les siens, l'ancêtre s'exile de lui-même, parcourt le Nil et arrive bientôt à la mer. Là, il fait la connaissance d'une pieuvre, mais leur amitié naissante va être mise à rude épreuve... Réalisé à l'ancienne, c'est à dire exclusivement à la main, The Old Crocodile est un très bon court métrage qui confirme le talent de son auteur.

Le couloir, enfin, laisse émaner un feeling étrange, dérangeant presque Lovecraftien. Un chômeur trouve un emploi dans un magasin d'antiquités africain dont le propriétaire semble vraiment très étrange. En plus, son travail consiste à surveiller toute la journée un couloir qui mène à la remise de l'échoppe. Assis sur sa chaise, le jeune homme devient obsédé par sa tâche, mettant en péril sa vie de couple et sans doute plus que cela. A l'origine du film, le studio Folimage et Alain Gagnol, un animateur qui s'était déjà illustré dans le cycle des tragédies minuscules avec __Un couteau dans les fourchettes__. Les amateurs de fantastique seront aux anges !