Courts Métrages n°4

Ca commence fort avec City Paradise : une jeune japonaise débarque à Londres et est un peu perdue. Elle décide de prendre des cours de plongée, mais tout ne se passe pas comme prévu. Joliment fait, entre pixillation et montage numérique, ce court présage du meilleur pour la suite. Et c’est le cas avec l’excellent Maestro, où le personnage en question se prépare derrière le rideau de la scène. Les minutes s’égrènent lentement jusqu’au moment de la représentation… L’idée du métrage est d’avoir imaginé une caméra qui tournait autour de la scène seconde après seconde, régulière comme l’aiguille d’une horloge.

Pendant la sieste de leur propriétaire, deux perroquets prennent du bon temps. Ils se remémorent leur jeunesse et celle de leur maître, juste avant d’être capturés par celui-ci. Un certain pique-nique, avec une charmante demoiselle et Pedro, le chauffeur de Monsieur. Morir de amor porte bien son titre ; la couleur du souvenir face au gris du présent est une autre très bonne idée de mise en scène. Une histoire pas franchement tendre mais attachante !

Vous imaginez Road Runner avec une marmotte à la place de Vile E. Coyote ? Ca donne Gopher Broke, c’est en 3D et c’est ma foi plutôt réussi et vraiment drôle. Bien plus en tout cas que le décevant Safety Procedures qui, partant du séduisant concept de se moquer des plaquettes de sécurité dans les avions, tombe un peu à l’eau. Croyez-moi, c’est le cas de le dire.

La perle de poésie de cette séance se nomme Imago et elle est française. Antoine, huit ans, a perdu son père dans un accident d’avion. Pourtant, sa passion pour l’aviation subsiste et le petit garçon gardera un souvenir ému de son père durant toute sa vie… Peintures aux teintes pastel de l’enfance, musique délicate, personnage attachant : Imago est un (grand ?) prix potentiel. Nous verrons si le jury ferme les yeux sur les petits problèmes d’animation et de narration qui ne gâchent cependant en rien les grandes qualités du film.

Etrange film que Chahut, qui comme son nom ne l’indique pas du tout prend place dans une Dunkerque complètement déserte à l’exception d’un festivalier égaré qui voulait participer au carnaval. De rue en rue, le clown triste arrive au bord de la mer… Je n’ai pas vraiment compris le fin mot de l’histoire ; cela dit, c’est plutôt bien réalisé mais il aurait gagné (au moins pour moi) à être présenté au début de la séance et non tout à la fin.

En plus, il était précédé de Milch, premier court métrage long et pénible de cette année. Rappelez-vous, Cada Dia… était seulement court et pénible. Le graphisme disgracieux et l’atmosphère un peu malsaine desservent un récit incompréhensible au commun des mortels, surtout quand le commun en question manque de sommeil.

Une belle sélection dans l’ensemble, à l’exception notable de Milch qui remporte pour l’instant haut la main la palme du court le moins bon (pour ne pas dire pire).

Frank and Wendy (Long Métrage n°3)

C’est mauvais.

TV n°4

Un tueur en série que nous appellerons Jason (rien à voir avec l’autre, hein !) cherche à sauvagement assassiner un brave homme dans son lit. C’est pas très, très gentil, j’en conviens. Par inadvertance, il allume la télévision et assiste à une énième rediffusion de King-Kong. Quoique, il se pourrait que notre sympathique héros ait du fil à retordre avec monsieur le grand singe… Repose en Paix, gare au gorille !

Les studios Aardman (Wallace & Gromit, Chicken Run) sont de retour avec Angry Kid, série qui combine pixillation et animation de masque. Angry Kid, donc, est un ado retors qui a un peu de mal avec la société en général et l’école en particulier. Arrivant en cours en retard, comme d’habitude, il doit remettre une rédaction de dix pages pour le lendemain matin sur le thème ‘Pour qui je me prends ?’. A partir de là, son père et sa soeur vont l’aider à leur manière, et ça vaut le détour. Drôle, mais en deçà du niveau habituel de Aardman, on est encore en face d’une histoire qui ne devrait pas durer vingt-six minutes.

Corrida Ketchup et Greeks sont des très courts qui se veulent humoristiques. Raté. Dans la catégorie objet filmique non identifié, l’imprononçable Csigaember se pose là. Comme il n’y a pas grand chose à comprendre, je vais recopier le résumé de l’Officiel (je sais, c’est mal) : L’homme escargot sauve le monde. Ca, c’est fait.

Le pseudo trash Suppostar contre Mechantor est encore un exemple de série qui revendique un humour absurde sans chercher à aller plus loin. De deux choses l’une : soit je suis vraiment fatigué, soit ça n’est pas drôle. Suppostar est un super héros qui peut se transformer en suppositoire pour prendre possession de ses ennemis. Pas de chance, l’infâme perruque blonde Mechantor possède exactement le même pouvoir. Ca craint !

Tout n’est pas perdu… La sélection comprend Co2 ‘Souvenirs d’enfance’ ou l’histoire d’un groupe de rock qui se lance. Dans l’épisode d’aujourd’hui, on assiste à une joute verbale entre un ancien gars des cités et un jeune rocker à la langue bien pendue. Sympathique !

Enfin un concept d’émission TV vraiment drôle et reposant ! Loin des reality et autres poubelle shows, Drew Carey’s Green Screen Show est un mélange de spectacle d’improvisation et d’animation. L’émission est d’abord enregistrée en public avec pour simple décor un fond vert avant d’être digitalisée et retravaillée à la palette graphique. C’est excellent ! Par exemple, les animateurs doivent improviser sur le thème d’un accident de toaster. Tellement fréquent… Pour rajouter un peu de difficulté, une personne est chargée de hurler ‘Hollywood moment’ et dès lors les acteurs doivent sortir le grand jeu. Grande rigolade : le ‘Broadway moment’ interprété par la Mort elle-même. Ou encore, sur le principe du jeu ‘Il était une fois’, les participants doivent imaginer une histoire où chacun termine la phrase de l’autre. Génial, je vous dis !

Frank and Wendy (Long Métrage n°3)

C’est vraiment pas bon. Ca commence comme un délire anti-américain basé sur les héros de X-Files et ça termine pareil sauf que 1) c’est vraiment trop long et 2) les passages drôles sont vraiment trop courts.