Irlande, 9ème siècle, à l'abbaye de Kells. Brendan rêve de devenir enlumineur. Hélas ! En cette bien sombre époque, l'abbé consacre toutes les ressources de l'abbaye à fortifier une muraille, espérant ainsi repousser les assauts des Vikings tout proches. La vie routinière de Brendan est bouleversée par l'arrivée de frère Aidan, alors le plus réputé des enlumineurs. Très vite, ce dernier prend le jeune garçon comme apprenti au grand dam de l'abbé. Brendan devra donc s'initier à cet art dans la clandestinité, mais également s'aventurer dans la forêt voisine, dont la rumeur raconte qu'elle abrite les dernières divinités païennes.

Sur une histoire relativement simple inspirée de faits réels, Brendan et le Secret de Kells nous émerveille par la beauté de son thème et la richesse de son animation. Le graphisme très singulier s'inspire très librement de l'art celtique, offrant de ce fait une esthétique rare pour un film grand public. La stylisation des personnage comme des décors est superbe, notamment pour les scènes se déroulant dans la forêt ou celles impliquant le livre de Kells. Les Vikings sont également très inquiétants car seules leurs silhouettes désincarnées nous sont montrées, laissant donc une bonne part d'imaginaire pour le spectateur.

Ajoutons une très belle partition originale et discrète de Bruno Coulais. Les instruments celtiques sont évidemment à l'honneur, percussions à l'appui. La marque de fabrique de Coulais, à savoir l'utilisation de la voix comme d'un instrument, est modérée mais présente à travers la chanson de la fée Aisling et l'utilisation de chants grégoriens.

J'aime ce film pour l'alchimie raffinée qui s'en dégage. Entre Brendan et Coraline, mon cœur balance... Les deux films peuvent prétendre au grand prix !