Je peux d'ores et déjà annoncer une très bonne sélection ! Peut être encore meilleure que la précédente. Commençons par Muto, une animation en graffiti sur les murs de Buenos Aires. Impressionnant ! L'auteur fait preuve d'une grande ingéniosité pour utiliser ces supports urbains. Le message est quand à lui assez impénétrable... Juste une belle leçon de technique ?

Le studio Folimage (situé à Valence) évoque automatiquement en moi des œuvres toujours peaufinées dans les moindres détails, et qui laissent transparaître l'amour d'un travail bien fait. C'est toujours le cas avec Le bûcheron des mots, ou l'histoire d'un pays soumis à la censure des lettres. Les arbres à mots ne devraient servir qu'à se remplir l'estomac... Mais des renégats en font une nourriture spirituelle, et s'excluent par là même de la société. L'histoire est originale et la réalisation sans faille, il manque peut-être un tout petit supplément d'âme. Quoi qu'il en soit, un très bel ouvrage.

Mei Ling vit seule dans un minuscule appartement quelque part en Chine. Les journées s'écoulent, interminables et sont ponctuées par les visites aussi rares qu'imprévues de son petit ami. Un jour, elle découvre un bébé poulpe dans son évier et décide de le garder pour tromper son ennui... Court métrage contemplatif, Mei Ling parvient à conserver notre attention durant 15 minutes. Son auteur montre une belle maîtrise du temps, mais aussi une grande sensibilité sur son sujet.

On change complètement de registre avec l'Homme à la Gordini. Retour dans les kitchissimes années 70 dans une ville quelconque dominée par la pensée unique et le bon goût vestimentaire. Ici, on ne porte pas de bas. Seulement des chemises oranges du plus bel effet... C'est sans compter sur l'homme à la Gordini bleue qui prépare une révolution vestimentaire sans précédent. J'ai beaucoup aimé ce court métrage; pour le côté kitsch assumé (en aparté, je me demande ce qu'on pensera des années 2000 dans 20 ans), la musique furieusement actuelle et rythmée (merci DJ Moule !) et l'histoire simple mais originale. Du très bon mauvais goût !

"Pour sauver son maître et sa fille, une soubrette sexy et fidèle résiste aux zombies avec une grosse tronçonneuse." C'est le pitch de Chainsaw Maid la bien nommée. Au programme, éviscérations, décapitations, massacres en tout genre... La grande force de ce délire japonais est de complètement désamorcer l'effet gore en utilisant un support auquel on ne s'attend pas du tout: je voudrais un court métrage d'horreur en pâte à modeler s'il vous plaît !