Le Lapin exulte: un parrain de la Mafia échappe à une mort certaine grâce à la boîte métallique cachée contre son coeur. A n'en point douter, cette boîte contient les bandes animées d'aujourd'hui. Que contiennent-elles pour susciter cet acharnement de la part de la bande rivale?

Daria (TV)

Daria: Is it Fall Yet?. La cynissime Daria ne laisse personne indifférent, on aime ou on déteste le personnage. Pas bavarde pour un sou, mais néanmoins dotée d'une langue acérée et d'une compréhension aigûe de son monde, Daria est aussi un petit peu isolée, fragile au delà de l'image froide qu'elle se donne.

Le spécial TV d'aujourd'hui est plutôt long, 70 minutes en regard des 26 minutes traditionnelles. Ce sont les vacances d'été: Daria et ses camarades et amis de classe ont tous des petits jobs: les décérébrés de service sont maîtres nageurs, Jane fait exception en participant à des activités culturelles, et Daria est accompagnatrice dans un camps de vacances. C'est bien sûr le prétexte pour de savoureuses joutes verbales et des situations pas banales, mais que tout le monde a pu connaître dans son adolescence.

La psychologie des personnages sonne juste, tout comme le ton de l'histoire. L'animation est elle assez sommaire, bien que cela participe intégralement à l'esprit de la série. De plus, les moyens techniques et financiers ne sont pas négligeables puisque il s'agit à la base d'une série de MTV. Du tout bon !

Daria XCalibur

Bon, après cet excellent hors d'oeuvre, passons aux autres oeuvres de télévision. Gift of the Little People est un conte amérindien, très mignon relatant les exploits d'une femme-médecine qui sauve un esprit de la forêt. Mélangeant effets numériques et marionnettes, l'ensemble donne quelque chose d'agréable à regarder, sans être transcendant. Suit la bande annonce (présentée comme un pilote, bizarre) de Pinocchio. On ne voit pas grand chose de cette énième adaptation: l'histoire entière est résumée en trois minutes top chrono. C'est forcément très rythmé, la qualité est correcte sans plus, mais ça n'apporte pas beaucoup d'eau au moulin de l'animation.

Le Tyran et l'EnfantMais voici un autre conte qui appartient semble-t'il à la même collection que Nobotanto bien qu'il soit réalisé par une autre équipe et avec de très belles marionnettes africaines. Le chef d'un village ordonne aux enfant de tuer leurs anciens parce qu'il se sent menacé par eux; en fait il est complètement fou. C'est grâce à la clairvoyance d'un enfant dégourdi que le despote quittera le village. Bien que je ne sois pas spécialement emballé par l'histoire, je dois bien admettre que Le Tyran et l'Enfant possède un certain charme.

Je ne m'étendrai par contre par longtemps sur Vampires, Pirates et Aliens, mauvaise série commanditée par France 3, Blanche qui cible les très jeunes enfants, Lewis Lectures enfin qui nous révèle ce que font nos animaux de compagnie lorsque nous ne sommes pas là.

Pour finir, voici XCalibur qui ne fait guère qu'emprunter le nom de cette arme mythique tant l'on est loin de la table ronde... Il s'agit plutôt d'heroic fantasy bien barbare (du nom de l'héroïne, si, si !). Mince, Philippe Druillet a créé la charte graphique de la série, mais son style a souffert de la transposition à l'écran. De plus, 26 épisodes à boucler avec un budget raisonnable pour de l'image de synthèse, ça donne quelque chose de moyennement beau. Pour ne rien arranger, il s'agissait d'une avant-première qui présentait beaucoup de bugs d'affichage et des scènes en fil de fer. Il est donc difficile de dire si le rendu final sera meilleur ou pas, mais espérons !

Cassons un petit peu la trame habituelle de ces immuables news: pas de court-métrages aujourd'hui, pour la simple et bonne raison que nous n'avons pas assisté à la séance. Pourquoi me direz-vous? Et bien, tout simplement parce que ça faisait trop de séances pour une seule journée. En effet, assister à plus de trois séances par jour c'est s'exposer à des troubles de la santé mentale et de la perception sensorielle.

Mutant Aliens (LM)

Après ce petit intermède et en attendant de connaître le verdict dans deux jours, passons au dernier long métrage en compétition: Mutant Aliens, de Bill Plympton. Qui nous a déjà sorti Eat mardi, vous vous rappelez? J'étais très sceptique quand à mes affinités avec cet auteur. Maintenant, j'en suis sûr: je l'ai en horreur.

Mutant AliensUn astronaute part en mission en orbite autour de la Terre. Mais voilà que le directeur de l'agence spatiale décide de le condamner à errer dans l'espace, dans le seul but de faire de la publicité et de collecter des fonds. Vingt ans plus tard, l'astronaute est de retour avec d'étranges aliens.

Cette aventure parodique (?) et satirique (?) fait la part belle à un humour plutôt gras et grivois (avec quelques excursions dans la scatologie et la zoophilie) et sa lourdeur semble toucher le public. Mais pas moi.

Certes, l'auteur a du mérite: tout est réalisé en dessins crayonnés, et c'est son premier long métrage. Et puis, il a beaucoup de succès outre atlantique. Mais je continue à me demander pourquoi...