Gothique mais peu inspiré: le Lapin aurait dù s'en tenir là plutôt que de nous proposer ce générique vampirisé. La fin approche, amis lecteurs: ceci est la dernière journée où nous assisterons à des séances en compétition. Voyons voir les derniers joyaux de cette année. On peut encore rêver...

Panique au Village ! (TV)

Les films de télévision attaquent très fort avec Panique au Village: Le Gâteau, une aventure complètement délirante avec un cowboy, un indien, un cheval et un ours dans les rôles titres. Cheval a fait un gâteau pour le petit déjeuner du lendemain; mais Cowboy et Indien, gourmands par nature, ne l'entendent pas ainsi. Bon, vu comme ça, ça ne casse pas des briques...

Panique au Village

C'est la réalisation hors normes qui donne un charme inimitable à cette série. Animés en image par image, les personnages sont en fait des figurines en plastique (à défaut de soldats de plomb) et les enchaînements de causes à effets rappellent un peu le principe de Road Runner (Bip-bip et le Coyote pour les anglophobes). Comme quoi, il n'est pas besoin d'avoir un budget colossal: une bonne dose d'idées suffit parfois.

Rolf est lui un lion citadin qui hésite à aller au hamburger bar ou chez le coiffeur. Cependant, les hippopotames des travaux publics ne l'entendent pas ainsi. Délirant mais beaucoup moins drôle, le courant passe moyennement.

Belphégor semble s'éloigner de plus en plus souvent du Louvre. Le voilà aujourd'hui dans le quartier chinois, à tramer le retour du Grand Dragon. Le style graphique est assez intéressant (une sorte de mélange entre Batman et Cybersix) à défaut d'être vraiment beau. La série est prometteuse, mais Belphégor souffre un peu du complexe dit du 'pourquoi est-il si méchant? parce que !'. Un peu plus d'ambiguité n'aurait pas fait de mal...

Monsieur frôle la mortAutre série, autres moeurs: Monsieur frôle la mort est sympathique, mais paranoïaque. Il est sûr que les tourments de la vie quotidienne (boire un jus d'orange, aller aux toilettes) peut lui coûter la vie. De nombreux effets numériques justifient la présence de ce film 'live' dans ce festival. Il manque pourtant à cette idée originale le grain de folie qui aurait pu donner quelque chose de meilleur!

Meilleur, ou pire. Cette seconde option qualifie les trois derniers métrages à venir. Le très trash Fred Bastard n'a même pas sa place dans un Fluide Glacial ou un Psychopat. Tony & Maria in War me fait penser un petit peu à Chapi-Chapo à la guerre. Et Maimed Manor est le pilote d'une série présentant un anti-héros paraplégique et alcoolique (tout un programme) qui est essentiellement mortellement ennuyeux.

Test (CM)

N'écoutant que mon courage, je décide d'assister à la dernière séance de court-métrages. Certains de mes collègues et néanmoins amis ont préféré fuir loin des salles obscures, craignant manifestement de cultiver les navets.

Ca commence plutôt bien, avec une histoire tchèque mais pas glauque (enfin, pas trop) qui s'intitule Test. Une voiture passe dans une rue. Des pneus éclatent et l'homme sort, énervé, pour découvrir que la route est constellée de pointes. Juste à côté, un garage. L'homme entre, entend du bruit mais ne voit rien. Puis tout bascule: l'homme est poursuivi par un adversaire mécanique. Un mannequin de crash-test qui a manifestement une idée derrière la tête... Une ambiance un peu surréaliste à la Twilight Zone, une réalisation qui s'en rapproche (sans doute à cause du manque de moyens) permet à Test de s'en sortir avec les honneurs.

Essere morti, par contre, bah non. Raoul et Jocelyne est une histoire d'amour assez singulière. Moins que la fin, qui prédit l'avenir de chacun des protagonistes, et ce n'est pas triste. Le dessin est naïf, enfantin même (7,8 ans) et cela donne une oeuvre irrévérencieuse et agréable. Gastank Mania, tout en images de synthèse est étrange: un ouvrier passe ces journées à s'occuper de cuves de C3H8 (j'ai oublié mon brevet de chimiste dans la voiture) jusqu'au jour où il s'envole avec l'une d'elles. J'ai du rater quelque chose.

Sommeils est soporifique, mais c'est sans doute le but. La Jeune Fille et les Nuages fait exception à la règle des 'titres poétiques donc l'histoire aussi'. Il manque de la grâce a ce remake suisse de Cendrillon réalisé en peinture. Toujours suisse mais bien meilleur, Credo raconte l'histoire d'un mouton brimé et prisonnier de son cheptel. Qu'il songe à partir, et on crie au loup; il s'échappe finalement, et gagne sa liberté. Pour se rendre compte que le monde du dehors n'est pas si mal, tout compte fait! Détail amusant: il s'agit d'une parabole autobiographique de l'auteur qui a quitté l'Eglise... Kovek puise quelques scènes dans la Bible, et ce sont les seules références que j'ai reconnu dans ce patchwork bizarre.

Credo Sosedi

Hubert's brain, ou les aventures d'un jeune garçon surdoué qui rencontre un cerveau de professeur, génial mais amoral. Drôle et sans prétention. Enfin, Sosedi est russe et nous démontre que la musique peut rendre les gens légers, mais légers... trop légers en fait. Ou trop dans leur monde. C'est joli, et il n'y aura pas de morale à cette histoire.

Et bien voilà, la compétition se termine. Je vous livre quelques pronostics et vous dit à demain pour le bouquet final ! Pour le Grand Prix du Long Métrage: Gloups, je suis un poiscaille. Celui du Court Métrage: L'Enfant de la Haute Mer. Et du Programme TV: Patate et le Jardin Potager.