Il paraît qu'au festival, le premier bloc de courts proposé est réussi. C'est bien le cas ici !

Je dois même avouer que le tout premier court de la sélection me charme : il s'appelle Jean-François. Jean-François est une sorte d'athlète façon Champion dans les Triplettes de Belleville. Il nage et remporte tous les titres. Il finit par se demander quel est le sens de la vie. Cette jolie petite histoire sans parole est bien servie par la technique. Elle me rappelle pas mal de souvenirs : nager jusqu'à la bouée, garder un coquillage, marcher sur la plage de Trouville... Jean-François est une merveilleuse madeleine.

About one bird repose essentiellement sur sa chute. Je ne raconte pas, donc, mais nous voyons les tentatives d'un oiseau pour voler. Le dessin est simple et l'oiseau en forme de petit crayon est bien trouvé. Koisuru Nezumi me déçoit puisqu'il me rappelle fortement un film primé l'an dernier, avec ses voix électroniques et ses traits droits. Esterhazy est, sur le papier, long et germano-polonais. Je décide donc d'une sieste bien méritée. The art of drowning est ultra-simple, dessin au trait noir sur fond blanc, et ultra-marquant, un type se noie. Je n'en révèle pas plus. Tord och Tord ou "si nous nous appelons pareil, sommes-nous pour autant sur la même longueur d'onde ?". Le plan final me laisse perplexe, est-ce qu'il s'agit d'une erreur de la réalisation ou d'une erreur du personnage ?

The Lost Thing aborde le sujet des utopies. Elles sont ici des objets colorés et inutiles dans une ville grise à la signalétique chargée et au métro régulier. Notre personnage principal tombe nez à nez avec un gros-qui-sert-à-rien et que personne ne réclame. Au lieu de s'en débarrasser comme la plupart (et comme le suggèrent ses parents), il décide d'aller au bout du chemin avec lui. Même si le sujet est déjà bien exploré, l'histoire est charmante.

Mais j'aime encore Jean-François !

— etbougekobe